Le gouvernement fédéral prévoit des investissements massifs en infrastructures au cours des prochaines années, et il compte bien obtenir du financement additionnel en sollicitant les grands régimes de retraite du pays.

Dans son budget 2016 déposé mardi, le ministre des Finances, Bill Morneau, explique que « de nouvelles institutions pourraient offrir au Canada l’occasion d’améliorer la gestion de l’infrastructure partout au pays ».

Concrètement, Ottawa a l’intention de « mobiliser les régimes de retraite publics et d’autres sources de financement novatrices, comme les initiatives de gestion de la demande et le recyclage d’actifs ».

Rappelons que pour la première phase du plan, le budget prévoit des investissements de 11,9 milliards de dollars sur cinq ans dans les infrastructures. Au cours des deux prochaines années, 2,5 G$ seront notamment injectés dans le transport collectif, 1,8 G$ dans les infrastructures vertes et 2,3 G$ dans les infrastructures sociales.

La deuxième phase du plan sera quant à elle annoncée plus tard cette année. Le gouvernement libéral explique qu’à cette occasion, il collaborera avec différents intervenants, dont des « grands investisseurs institutionnels d’envergure mondiale ».

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De grands régimes de retraite canadiens ont par ailleurs déjà manifesté leur intérêt à investir dans les infrastructures du pays. « Nous aimerions participer. Nous sommes des acteurs importants », avait déclaré Michael Latimer, PDG de OMERS lors d’un groupe de discussion portant sur le plan en infrastructures du gouvernement fédéral en février dernier.

Consultation sur la « règle des 30 % »

Ottawa a également annoncé dans le budget qu’il allait lancer « sous peu » un processus de consultation portant sur l’utilité de la « règle des 30 % », qui empêche les régimes de retraite de détenir plus de 30 % des actions avec droit de vote d’une entreprise.

« À certains égards, cette limite est utile pour les régimes de petite taille, pour qui la diversification est un énorme avantage, explique Jean-Philippe Provost, responsable du domaine Retraite au Canada chez Mercer. Un assouplissement de cette règle pourrait comporter certains avantages pour les organisations, mais il pourrait aussi se révéler négatif à long terme. »

La firme de consultation Eckler soutient toutefois que l’élimination de la règle des 30 % pourrait avoir des impacts positifs sur le rendement des investissements des caisses de retraite. « Selon toute vraisemblance, seuls les plus grands régimes de retraite auraient l’expertise nécessaire pour tirer parti de cette plus grande latitude », indique la firme.

Ce texte est une adaptation d’articles publiés sur le site de Benefits Canada.

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