Calculs inexacts et informations erronées sont pratiques courantes à la Commission administrative des régimes de retraite et d’assurances (CARRA), à en croire le rapport annuel 2014-2015 du Protecteur du citoyen, qui déplore la négligence de l’organisme gouvernemental dans le traitement de certaines demandes provenant des participants.

Le Protecteur du citoyen dénonce notamment des lacunes quant à la fiabilité et à la qualité de l’information transmise aux citoyens. Cette année encore, il est intervenu à la suite de plaintes au sujet d’informations et de calculs inexacts ainsi que d’erreurs dans la saisie de données, des faux pas qui ont causé d’importants préjudices pour certains participants.

Le rapport relate par exemple le cas d’une participante qui, suite à des informations erronées provenant de la CARRA, a pris sa retraite quelques semaines trop tôt, la privant ainsi de sa rente complète. Selon le Protecteur du citoyen, la participante en question subit un préjudice à long terme directement lié aux erreurs de la CARRA. Cette dernière a toutefois refusé d’appliquer les recommandations contenues dans le rapport.

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« Bien que le Protecteur du citoyen soit conscient que l’erreur n’est pas créatrice de droits pour le citoyen, il est d’avis que la négligence ou l’insouciance de la CARRA dans le traitement des demandes peut engager sa responsabilité, à tout le moins lorsque l’erreur lui est totalement attribuable. Or, la CARRA refuse qu’il puisse en être ainsi. Le Protecteur du citoyen déplore une telle attitude, source potentielle de judiciarisation des litiges, de délais et de frais tant pour le citoyen que pour l’organisme », peut-on lire dans le rapport.

Le Protecteur du citoyen ajoute que dans certains cas, même après avoir découvert qu’elle s’est trompée, la CARRA tarde à en informer les citoyens.

La CARRA rassure sa clientèle

La CARRA a de son côté affirmé que des mesures ont déjà été mises en place et que d’autres sont à venir en vue d’améliorer ses processus. Ces mesures incluent un ajustement de la formation donnée aux employés, une modification des instructions de travail utilisées par les employés pour le traitement d’un cas précis ainsi que l’ajout de paramètres dans la programmation du système informatique pour tenir compte des cas d’exception décelés.

« Aussitôt que des situations comme celles décrites dans le rapport sont décelées, la CARRA procède rapidement aux correctifs nécessaires afin qu’elles puissent être évitées dans l’avenir », a expliqué, par voie de communiqué, Christian Goulet, président-directeur général de la CARRA.

Dans le but de réduire les délais de traitement des demandes, l’organisme gouvernemental entend également poursuivre sa collaboration avec les employeurs afin d’optimiser le processus de transmission de l’information.

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