C’est l’augmentation de l’espérance de vie des plus de 65 ans qui est l’un des facteurs les plus déterminants du vieillissement de la population selon une nouvelle étude menée par le Bureau du surintendant des institutions financières du Canada (BSIF).

En 2010, 13 % des hommes et 16 % des femmes avaient plus de 65 ans. On estime que ces proportions passeront respectivement à 22 % et 24 % en 2030. En général, la croissance des différents groupes d’âge a tendance à ralentir, sauf chez les plus de 80 ans, tranche d’âge où la croissance est la plus rapide, tendance qui devrait se maintenir au cours des prochaines années. On prévoit même un nombre important de centenaires.

Cette augmentation de l’espérance de vie des plus de 65 ans a évidemment un impact sur la durée des versements des prestations de la Sécurité vieillisse (SV). L’espérance de vie d’un homme de 65 ans s’est améliorée de 36 % entre 1970 et 2010, passant de 13,8 ans à 18,8 ans pendant cette période. Chez les femmes, cette même espérance de vie s’est accrue de 23 % pour la même période, passant de 17,5 ans à 21,6 ans. Selon le dernier rapport actuariel de la SV, le nombre de prestataires de la prestation de base de la SV devrait plus que doubler d’ici 2030, passant de 4,6 millions de bénéficiaires en 2009 à 9,3 millions en 2030.

Les coûts de la SV
De plus, le quotidient The Financial Post révèle que les coûts du Programme de la sécurité de la vieillesse pourraient atteindre 109 milliards de dollars en 2030.

Cela représenterait trois fois les dépenses engagées en 2010 (36 milliards de dollars).

Pierre angulaire du système canadien de revenu de retraite, le Programme de la sécurité de la vieillesse comprend la pension de la sécurité de la vieillesse (PSV), le supplément de revenu garanti, l’allocation et l’allocation au survivant.

Deux facteurs expliquent cette explosion attendue des coûts.

  1. La plus grosse cohorte des baby-boomers continuera de toucher la PSV en 2030.
  2. Depuis les deux dernières décennies, l’espérance de vie des personnes âgées de 80 à 90 ans s’est allongée de manière notable.

Après 2030, la pression sur le Programme de la sécurité de la vieillesse devrait diminuer, avec le décès d’un nombre important de baby-boomers.

En entrevue au Post, un expert de la firme Mercer fait remarquer que le gouvernement canadien connaît depuis longtemps l’impact du baby-boom sur le Programme de la sécurité de la vieillesse, mais il a tardé à agir. Au contraire, il n’a pas hésité à rajuster le Régime de pensions du Canada (l’équivalent canadien du Régime de rentes du Québec) afin d’en assurer la viabilité.

Le Post note que l’étude de l’actuaire en chef du Canada ne tient pas compte des récents changements apportés par le gouvernement canadien au Programme de la sécurité de la vieillesse. La principale mesure fait passer de 65 à 67 ans l’âge d’admissibilité à la PSV pour des milliers de Canadiens.


Taux de mortalité de bénéficiaires de la SV
Selon le rapport du BSIF, les hommes âgés de 65 à 69 ans bénéficiaires de la SV ont un taux de mortalité plus élevé (62 %) que les femmes du même âge. Ensuite, l’écart entre les taux de mortalité chez les hommes et les femmes diminue avec les années, jusqu’à ce qu’ils atteignent le groupe d’âge des 85 à 89 ans, puisque le taux de mortalité de cette tranche d’âge est 40 % plus élevé chez les hommes que chez les femmes.

« Les taux de mortalité observés récemment entre les âges de 80 et 90 ans ont diminué à un rythme approximativement trois fois plusrapide que celui observé au cours des deux décennies précédentes », dit le chef actuaire du Canada, Jean-Claude Ménard.

Le BSIF remarque également que les prestataires de la SV qui sont nés hors du Canada ont un taux de mortalité qui est plus bas que celui des bénéficiaires nés au Canada. À 65 ans, l’écart est de 1,8 an pour les hommes et de 1,5 année pour les femmes.

Pour consulter le rapport dans son intégralité, cliquez ici.

Consultez notre centre de documentation sur la retraite.