En dépit de la volatilité sur les marchés boursiers et des nombreuses incertitudes qui planent sur l’économie mondiale, la Caisse de dépôt et placement du Québec a enregistré un rendement moyen pondéré des fonds des déposants de 12 % en 2014.

Selon des chiffres dévoilés mercredi, l’actif net de la Caisse était de 225,9 milliards de dollars à la fin de l’année, ce qui représente une hausse de 74,2 G$ sur quatre ans.

La croissance est attribuable à des résultats de placements nets de 67,2 G$, auxquels s’ajoutent des dépôts nets de 7,0 %. En 2014, le rendement de 12 % de la Caisse génère des résultats de placement nets de 23,8 G$ qui s’ajoutent à des dépôts nets de 1,9 G$.

« Nos résultats démontrent que notre stratégie d’investissement axé sur la qualité de nos placements produit des résultats solides, malgré l’incertitude sur les marchés », a affirmé Michael Sabia, président et chef de la direction de la Caisse. Nous avons réalisé un bon rendement tout en adoptant une approche prudente sur le plan du risque. »

En 2013, la Caisse avait réalisé un rendement de 13,1 %, attribuable en grande partie à la performance des marchés boursiers.

Virage vers la « gestion en absolu »

Implantée il y a quelques années, la stratégie de « gestion en absolu » de la Caisse, qui consiste essentiellement en une gestion active basée sur une analyse rigoureuse des investissements potentiels, semble porter ses fruits, selon Michael Sabia. « Notre stratégie a démontré une certaine résilience. La gestion en absolu nous permet de faire des investissements sélectifs et de miser sur la qualité de ceux-ci. Depuis quatre ans, elle nous a permis d’obtenir une meilleure performance que le portefeuille de référence. »

Alors qu’en 2010, seulement 25 % de l’actif de la caisse était géré selon cette stratégie, la proportion a grimpé à 50 % en 2014 et devrait atteindre 75 % en 2018. Le portefeuille d’actions américaines, actuellement géré à 100 % de façon indicielle, devrait notamment bénéficier d’une gestion plus stratégique au cours des prochaines années.

Résultats positifs pour toutes les catégories d’actifs

Les résultats de 2014 sont marqués par une remontée inattendue des titres à revenu fixe, qui ont profité d’une baisse des taux d’intérêt. Ceux-ci ont réalisé un rendement de 8,4 %. En 2013, cette catégorie d’actifs n’avait généré aucun rendement.

Malgré une croissance beaucoup plus modeste qu’en 2013, les portefeuilles d’actions ont généré un rendement global de 13,9 %. Le portefeuille Actions Qualité mondiale, un des piliers de la stratégie d’investissement de gestion en absolu de la Caisse, a atteint 28,3 G$ d’actifs nets à la fin de 2014, soit une croissance de 18,5 %. Depuis sa création, il a généré un rendement annualisé de 25,2 %.

Avec une croissance de 13,4 %, le portefeuille d’actions canadiennes a mieux performé que l’indice de référence S&P/TSX, qui a terminé l’année 2014 en hausse de 7,4 %. La solide performance des titres québécois, surpondérés dans le portefeuille de la Caisse (34 % contre 17 % pour le S&P/TSX), n’y est pas étrangère. Sur quatre ans, l’indice Morningstar Québec Banque Nationale affiche un rendement de 14,1 %, alors que celui de l’indice S&P/TSX s’est établi à 5,1 % sur la même période.

Les placements sensibles à l’inflation, qui incluent l’immobilier et les infrastructures, ont connu un rendement de 11 %, soit une performance 2,9 % en deçà de l’indice de référence.

Sur une période de quatre ans, ces actifs jugés plus résilients par les dirigeants de la Caisse ont généré des rendements de 12,7 %. À titre de comparaison, les portefeuilles de marchés boursiers et de revenu fixe ont affiché des rendements respectifs de 10,1 % et 5,6 % sur la même période.

« Ces types de placement offrent de la stabilité dans un monde en montagnes russes », a soutenu M. Sabia. Avec le regain de volatilité anticipé sur les marchés boursiers et les rendements faibles attendus sur les marchés obligataires, les placements sensibles à l’inflation devraient d’ailleurs jouer au rôle grandissant au sein du portefeuille global de la Caisse au cours des prochaines années.

Le renouveau d’Ivanhoé Cambridge

La filiale immobilière de la Caisse a connu une année record au chapitre du volume de transactions avec 5,1 G$ d’acquisitions et 8,6 G$ de ventes d’immeubles. La vente d’actifs jugés non stratégiques, comme des centres commerciaux secondaires et tertiaires ainsi que de nombreux hôtels, font partie de la stratégie de repositionnement enclenchée il y a environ quatre ans.

« Notre modèle d’affaires, qui inclut à la fois le financement, la location, l’opération et la construction de nos propriétés nous permet de retirer le maximum de bénéfices de nos investissements », a expliqué Daniel Fournier, président du conseil et chef de la direction d’Ivanhoé Cambridge.

Ivanhoé Cambridge a ainsi vendu 21 hôtels et fait l’acquisition de propriétés multirésidentielles et d’actifs logistiques. Elle a aussi vendu des immeubles à Munich et à Francfort et a accru sa présence à Manhattan, Seattle et Denver, particulièrement dans le marché des immeubles de bureaux.

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