Les retraités du secteur public continuent de se mobiliser pour dénoncer l’offre déposée par le gouvernement en décembre dernier, qui prévoit d’importants changements au régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP).

Une douzaine d’associations représentant plus de 115 000 retraités du secteur public, réunies au sein du Groupe de travail des associations de retraités (GTAR), craignent que les concessions demandées par le gouvernement causent un appauvrissement des personnes retraitées, ce qui aurait selon eux des conséquences néfastes pour l’ensemble de la société québécoise.

Rappelons que selon la proposition de Québec, l’âge minimum pour l’obtention sans pénalité de la pension de retraite passera de 60 à 62 ans. De plus, le gouvernement veut que la rente soit calculée sur le salaire moyen des huit dernières années de travail plutôt que sur les cinq dernières, comme c’est le cas actuellement. La pénalité pour un départ anticipé serait aussi augmentée, passant de 4 % à 7,2 %.

Un régime en bonne santé

Au moment de déposer l’offre, le gouvernement Couillard avait évoqué la nécessité d’assurer la pérennité du RREGOP en réduisant les risques financiers. Or, le GTAR soutient que la dernière évaluation actuarielle du RREGOP, datant du 31 décembre 2013, a démontré que le régime est en bonne santé financière.

La caisse des participants au RREGOP est capitalisée à 96 % actuellement et pourrait atteindre un taux de 100 % lors de la mise à jour du 31 décembre 2014, selon le Groupe de travail.

« Les données le prouvent, il n’y a absolument aucune raison de s’attaquer au RREGOP, a souligné Pierre-Paul Côté, co-porte-parole du GTAR et président de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec. La seule raison qui pousse le gouvernement à agir, c’est sa volonté d’économiser de l’argent sur le dos de ses employés, retraités et futurs retraités. Ce faisant, il diminuerait encore davantage le pouvoir d’achat de dizaines de milliers de personnes aînées. C’est inadmissible et nous voulons lui exprimer haut et fort notre opposition. »

Appauvrissement collectif

La coalition met également en garde le gouvernement face aux conséquences négatives que pourrait avoir une révision à la baisse de certains aspects du RREGOP sur l’économie québécoise.

« Les régimes de retraite à prestations déterminées constituent un levier économique important qui bénéficient à toute la collectivité. Pourtant, ils sont présentés à tort comme étant une dépense alors qu’ils représentent un investissement. En plus de contribuer au développement du Québec par l’entremise de la Caisse de dépôt et placement, les personnes retraitées contribuent activement à l’économie par les impôts et les taxes qu’ils paient; ce ne sont pas des citoyens dans leur tour d’ivoire! », a affirmé Donald Tremblay, co-porte-parole du GTAR et président de l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP).

Les associations membres du GTAR réclament une rencontre avec le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, pour présenter leurs revendications.

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