Malgré le Brexit qui a fortement ébranlé les marchés à la fin du mois de juin, la santé des régimes de retraite canadiens s’est améliorée au cours du deuxième trimestre, selon Aon Hewitt.

La baisse massive des marchés boursiers après le vote du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne s’étant inversée au cours de la dernière semaine de juin, la solvabilité des régimes de retraite sondés par Aon a crû de 2,3 % depuis la fin du premier trimestre.

Dans les 48 heures suivant l’annonce des résultats du vote, il est vrai que la solvabilité globale des régimes de retraite a chuté de 1,7 %, mais elle s’est nettement raffermie après la remontée des marchés boursiers.

Vers la fin du deuxième trimestre, 9,1 % des régimes sondés étaient entièrement provisionnés, une augmentation de plus d’un point de pourcentage par rapport au ratio de pleine capitalisation au premier trimestre (8 %).

Cependant, dans un contexte post-Brexit, les rendements obligataires inférieurs et la perspective d’une volatilité accrue des marchés continuent d’assombrir l’horizon de solvabilité des régimes, prévient Aon.

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« Nous croyons que le recul continu des rendements obligataires, qui devrait s’accentuer dans un monde post-Brexit, met en évidence un défi à plus long terme pour les régimes de retraite et représente un facteur de risque sur lequel les promoteurs de régimes devront avoir une opinion et l’aborder », souligne Claude Lockhead, associé exécutif, Retraite chez Aon Hewitt.

La baisse des taux s’aggrave

Contrairement à la reprise suivant la vente massive des actions, celle des obligations ne s’est pas concrétisée nettement depuis le référendum. En fait, le Brexit semble seulement avoir aggravé la baisse à long terme des rendements obligataires, observe la firme.

Du 1er janvier 2014 jusqu’à la fin du deuxième trimestre de 2016, le rendement des obligations de référence du gouvernement du Canada sur 10 ans a chuté de plus de 160 points de base. Sur le plan mondial, la suppression des rendements est encore plus grave : jusqu’en mai, plus d’un quart des titres de l’indice mondial des obligations JP Morgan avait un rendement négatif. Des événements tels que le Brexit, qui créent une source d’incertitude sur les marchés financiers, sont susceptibles de déprimer davantage les rendements.

« Malgré la reprise récente des valeurs, il est difficile de voir à l’horizon autre chose qu’une volatilité accrue des actions et des rendements des titres à revenu fixe déprimés, explique Claude Lockhead. Dans ce contexte, une gestion des risques et de la volatilité active et raisonnée, notamment par la diversification, une couverture intelligente et d’autres stratégies de réduction de risques, devrait être la démarche adoptée par tous les promoteurs de régimes de retraite. »

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