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Une récente étude canadienne montre que les employés souffrant de troubles émotionnels coûtent quelque 33 milliards de dollars par année aux entreprises en coûts directs et indirects. Le Dr Robert Wilson, conférencier lors de la Canadian Health and Wellness Conférence Innovations, qui se tenait récemment à Las Vegas, a retenu l’attention de la salle quand il a révélé ce montant astronomique lors de sa présentation sur les méthodes de modification du comportement.

« Le nombre d’employés qui sont absents et qui reçoivent des prestations d’invalidité est colossal », a-t-il dit. « Et nous savons que plus de la moitié d’entre eux sont en arrêt de travail en raison de problèmes liés aux troubles psychologiques. »

La dépression est l’un des troubles psychologiques les plus fréquents. « D’ici 10 ans, l’Organisation mondiale de la Santé prévoit que la dépression sera la deuxième cause d’invalidité dans le monde », a déclaré le Dr Wilson.

La dépression est typiquement traitée avec des médicaments, ce qui est approprié dans certains cas, admet le Dr Wilson. Pourtant, dans de nombreux cas, il existe des moyens plus efficaces pour traiter la maladie, comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC).

Selon le Dr Wilson, au Canada, le traitement de la dépression à la TCC coûterait entre 2000 $ à 2500 $ par individu. Cependant, peu de régimes offrent une couverture aussi large pour le traitement psychologique, ils offrent généralement une couverture allant jusqu’à 1000.

« Le coût du traitement d’une personne qui consomment des médicaments pour la dépression peut varier entre 1 800 $ à 3 500 $ par année, selon le médicament utilisé. Il n’est pas rare que les gens utilisent ce médicament pendant plusieurs années, tout en étant en invalidité pour la même période de temps », a-t-il affirmé.

Il semble évident que la TCC doit être considérée comme la première façon de traiter la dépression. Les employeurs pourraient économiser des milliers de dollars en prestations d’invalidité, en médicaments et en perte de productivité. Devant un tel constat, pourquoi ce n’est pas la voie employée par les employeurs? Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène.

Tout d’abord, la plupart des régimes ne couvrent pas tous les aspects de la thérapie, se concentrant généralement sur les médicaments. C’est pourquoi les médicaments sont généralement prescrits. Deuxièmement, les médicaments constituent la façon facile de traitement. Enfin, il y a un manque de sensibilisation autour de son efficacité.

« Cela ne veut pas dire que les médicaments ne vous aident pas à vous sentir un peu mieux », a déclaré le Dr Wilson. «Dans bien des cas, il y a un effet placebo. Cela fonctionne parce que vous sentez que vous faites quelque chose pour solutionner le problème. »

Il ajoute que des études ont montré que la TCC est plus efficace car elle donne aux gens de nouvelles façons pour faire face à leurs problèmes.

Puisque la gestion des régimes d’assurance médicaments et la hausse des coûts représentent des préoccupations constantes pour les employeurs, ces derniers ne devraient-ils pas considérer d’autres options? « Les employeurs ont besoin d’analyser leur régime et les données de consommation pour savoir où leur argent est dépensé. Ils pourront ainsi envisager de nouvelles solutions pour leur régime », a-t-il terminé.