Plusieurs médecins québécois veulent que tous les examens d’imagerie médicale soient couverts par le régime public.

L’organisation Médecins québécois pour le régime public (MQRP) demande au gouvernement de mettre fin à des exceptions à la Loi sur l’assurance maladie, qui font en sorte que les patients doivent payer pour certains examens réalisés hors de l’hôpital.

L’objectif est d’améliorer l’accès des patients et le fonctionnement du système de santé. MQRP souligne également qu’il serait possible de couvrir dès maintenant l’échographie, dont les coûts et les modalités sont déjà bien balisés.

« C’est d’abord une question d’équité. Les patients doivent avoir accès aux examens selon leurs besoins de santé et non leurs moyens. L’exception pour l’imagerie hors hôpital n’a donc aucune raison d’être », a plaidé le Dr Alain Vadeboncoeur, président de MQRP.

« Une meilleure intégration des ressources en radiologistes, en technologues et en équipement, dont le Québec est bien pourvu, permettra de diminuer l’attente. Mais le gouvernement paraît hésiter, alors il faut y voir. »

« Ignorance flagrante de la pratique de la radiologie »

L’Association des radiologistes du Québec (ARQ) déplore que « l’on puisse laisser croire aux citoyens que la gratuité totale des services d’imagerie réalisés en cabinet privé — de l’échographie, notamment — générerait nécessairement une plus grande accessibilité à ces services ».

« Actuellement, au Québec, il faut un médecin spécialiste pour faire une échographie. Prétendre qu’il y a une capacité significative inutilisée en cabinet et que des radiologistes s’y tournent les pouces démontre une ignorance flagrante de la pratique de la radiologie. L’affluence nouvelle de patients en cabinets fera-t-elle travailler plus des radiologistes qui travaillent déjà à temps plein? » déclare Dr Frédéric Desjardins, président de l’ARQ. « Si c’était si simple, pourquoi alors cette logique commerciale ne fonctionne-t-elle pas en médecine de famille? »

De son côté, l’Ordre des technologues en imagerie médicale en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec (OTIMROEPMQ) rappelle qu’il faut réaliser plus d’échographies pour réduire les listes d’attente.

Sa présidente, Danielle Boué, t.i.m., affirme qu’à cause d’un manque de formation initiale importante dans le programme de formation collégiale, seulement 197 technologues en imagerie médicale sont attestés par l’OTIMROEPMQ pour réaliser les échographies de façon autonome dans tout le Québec.

« Ces 197 technologues attestés apportent une contribution importante dans la réalisation des échographies au Québec, mais le nombre est nettement insuffisant pour augmenter la réalisation d’un nombre plus important d’examens échographiques », conclut-elle.

L’organisation Médecins québécois pour le régime public regroupe près de 500 membres médecins, résidents et étudiants en médecine. Elle est appuyée par l’Association médicale du Québec (AMQ), le Collège québécois des médecins de famille (CQMF) et la Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ).