Dans le milieu de l’assurance, la mobilisation pour contrer les abus et la fraude se multiplie. Les assureurs ne souhaitent pas divulguer les mesures prises, afin de ne pas donner d’informations utiles aux fraudeurs, mais les experts s’entendent pour dire que de nouvelles plateformes informatiques permettent de détecter des réclamations anormales ou inhabituelles.

« ­En théorie, les demandes de règlements en ligne pourraient être considérées comme facilitant la fraude, puisqu’il est facile de soumettre des réclamations en quelques clics, indique ­Daniel ­Tourangeau, directeur de la société de juricomptabilité ­LBC ­Meaden & ­Moore ­International. Toutefois, l’automatisation du traitement des demandes de règlements et la quantité d’informations enregistrées par les assureurs leur permettent d’établir des barrières efficaces pour contrecarrer les demandes frauduleuses. »

Ainsi, si elle augmente les risques, la technologie augmente aussi la surveillance. Les réclamations en ligne n’exigent plus l’envoi du reçu original et il est donc plus facile de modifier le montant d’un reçu, mais cette fraude pourrait être repérée plus rapidement.

« ­Des systèmes peuvent détecter, par exemple, que la moyenne pour un soin en massothérapie dans une région donnée est de 100 $, si bien qu’une réclamation de 180 $ sera remarquée », explique ­Lyne ­Duhaime, présidente de l’ACCAP ­Québec.

Sensibiliser les employés
Outre les plateformes informatiques, Lyne Duhaume recommande aux employeurs d’investir dans de meilleures communications aux employés afin de réduire les abus. « ­Il faut que les gens comprennent ce que c’est un régime d’assurance collective, à quoi ça sert et qui paye pour ça au bout du compte », ­insiste-t-elle.

Daniel ­Tourangeau est du même avis et déplore le fait que certaines personnes considèrent leur régime d’assurance collective comme un compte en banque qui offre une rémunération supplémentaire.

« ­Pour certains, tous les coups sont permis pour obtenir cet argent car les garanties sont là pour être utilisées à leur maximum, même si aucun traitement n’est requis, ­ajoute-t-il. Certaines personnes croient encore qu’elles ne commettent rien de mal en envoyant de faux reçus ou en travaillant de concert avec des praticiens pour frauder les régimes puisqu’ils pensent que cet argent leur appartient de toute façon. »

Les assureurs et les promoteurs de régime travaillent conjointement depuis plusieurs années pour déployer des moyens de contrer la fraude et les abus, et pour informer les employés des conséquences des fraudes sur les primes d’assurance et sur la qualité de leurs garanties.

« ­Les assureurs peuvent fournir aux employeurs des documents à distribuer pour sensibiliser les employés à ce problème et les inciter à dénoncer les actes de fraude dont ils sont témoins, mentionne ­Daniel ­Tourangeau. Les employés croient souvent à tort que seul l’assureur perd lorsqu’il y a une fraude. Lorsque les employés réalisent qu’une fraude dans leur régime les pénalise individuellement, via une augmentation de leur prime, ils deviennent beaucoup moins tolérants envers un collègue qui fraude le régime. »

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