Si les employés du secteur public étaient rémunérés selon les normes du secteur privé, les contribuables canadiens épargneraient 20 milliards de dollars par année. C’est le postulat de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) dans son plus récent rapport intitulé La rémunération sous enquête.

Réalisé à partir de données publiées par Statistique Canada, le rapport révèle que les employés du secteur public gagnent en moyenne de 18 à 37 % de plus que les travailleurs du secteur privé selon le palier de gouvernement. Cela représente entre 2 150 $ et 8 150 $ de plus par année pour un poste équivalant. Les employés du gouvernement fédéral et de Postes Canada seraient les plus avantagés. Cette analyse inclut à la fois le salaire, les avantages sociaux et les congés.

En plus d’une rémunération plus avantageuse, les employés du secteur public bénéficieraient de semaines de travail plus courtes. Ceux-ci travailleraient de trois à six heures de moins par semaine que leurs confrères du secteur privé, selon le rapport de la FCEI.

La tendance est moins marquée au niveau provincial, où les employés du gouvernement ont un avantage salarial de 1,4 % comparativement aux employés des entreprises privées. En tenant compte des avantages sociaux, l’écart grimpe toutefois à 18,5 %.

« Quand on considère que ces calculs ne quantifient pas la valeur importante que représente la sécurité d’emploi, on constate que les demandes syndicales de hausser les salaires de 13,5 % sur trois ans ne sont pas très respectueuses de la capacité de payer des contribuables. Alors que le gouvernement cherche par tous les moyens à mieux contrôler la croissance des dépenses publiques, ramener la rémunération du secteur public au niveau des normes en vigueur dans le privé serait probablement une voie à privilégier », soutient Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale de la FCEI.

Les données du rapport de la FCEI sont basées sur la rémunération annuelle pour des emplois à temps plein dans plus de 200 professions qui existent à la fois dans le secteur public et dans le secteur privé.

Chiffres contradictoires

Les données de la FCEI sont en totale contradiction avec celles publiées en novembre dernier par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), qui indiquaient plutôt un retard salarial de 8,4 % des employés de l’administration publique québécois face aux travailleurs du secteur privé. En terme de rémunération globale, les fonctionnaires gardaient cependant une légère longueur d’avance sur le secteur privé (2,3 %), mais bien loin de l’écart de 18,5 % mesuré par la FCEI.

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