Les participants aux régimes d’assurance collective sont ouverts à passer des tests génétiques dans le but de bénéficier de traitements plus ciblés, révèle l’édition 2017 du sondage Sanofi Canada sur les soins de santé.

La majorité des participants interrogés (67 %) se disent ainsi intéressés par les tests pharmacogénomiques, qui misent sur des prélèvements d’ADN faits à l’aide d’un frottis buccal pour déterminer la réaction de l’organisme à certains médicaments. L’intérêt pour de tels tests est encore plus marqué chez les grands utilisateurs des régimes d’assurance médicaments, c’est-à-dire ceux qui prennent régulièrement trois médicaments ou plus (76 %).

« Les participants sont réceptifs. Ces tests seront très répandus d’ici quelques années, ce n’est qu’une question de temps », soutient Nathalie Laporte, vice-présidente, développement, commercialisation et stratégies chez Desjardins Assurances.

Si la médecine personnalisée est sensée permettre de prescrire des médicaments en fonction de la constitution génétique des patients, les assureurs membres du conseil consultatif du sondage Sanofi préviennent toutefois que l’application de cette science en est toujours à ses premiers balbutiements. « La médecine personnalisée peut sembler comme un avantage de prochaine génération tout à fait logique, mais on ne peut parler d’investissement rentable pour le moment puisque la validité des recherches qui la soutiennent n’a pas encore été démontrée », explique Davis Willows, vice-président, Solutions de marché stratégique à Green Shield Canada.

L’intérêt des participants pour des solutions plus personnalisées se reflète aussi dans leur ouverture à l’information ciblée. En effet, 70 % des participants seraient d’accord pour recevoir de l’information personnalisée sur la santé, qui leur serait envoyée directement par les fournisseurs d’assurance, en fonction de leur utilisation des avantages sociaux. Il s’agit d’une augmentation notable comparativement à l’an dernier (58 %).

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Les répondants manifestent également des niveaux d’intérêt élevés envers le dépistage de risques pour le cancer (83 %) les maladies cardiaques (80 %) et le diabète (71 %).

« Nous devons discuter beaucoup plus du fardeau de la maladie et ne pas aborder les avantages sociaux de manière cloisonnée. Cette information peut être un puissant levier de changement », Danielle Vidal, directrice, Développement des affaires, SSQ Groupe financier

Avis mitigés sur les régimes flexibles

Souvent présentés comme une solution incontournable pour mieux contrôler la hausse des coûts de soins de santé, les régimes d’assurance collective flexibles demeurent peu répandus dans les entreprises canadiennes et les avis sont divisés à leur sujet.

La très grande majorité des promoteurs de régimes canadiens (80 %) indiquent offrir un régime traditionnel doté de niveaux de couverture prédéfinis à leurs employés. Ils sont d’ailleurs 55 % à préférer la formule traditionnelle à la formule flexible.

Les participants affichent de leur côté une légère préférence pour les régimes flexibles (54 %), mais l’intérêt semble toujours insuffisant aux yeux des promoteurs pour justifier des changements importants à leurs régimes de soins de santé.

En outre, l’intérêt pour les régimes flexibles n’a guère grandi au cours des dernières années, note le rapport.

Trop de choix

Si, en théorie, les participants aux régimes flexibles ont davantage de choix pour personnaliser leur couverture, en pratique, ceux-ci ont tendance à sélectionner les options qui se rapprochent le plus possible de leur ancien régime traditionnel. Ils se plaignent même souvent que leur régime comporte trop d’options différentes.

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Résultat : les réductions de coûts se révèlent souvent inférieures à celles prévues, alors que le fardeau administratif lié aux communications sur le fonctionnement du régime et les différentes options peut énormément augmenter.

Le défi pour les promoteurs de régimes flexibles consiste donc à trouver l’équilibre entre la flexibilité et la simplicité d’utilisation. Pour aider les participants à faire des choix éclairés, les employeurs peuvent notamment fournir à l’employé un exemple de couverture typique pour une personne au profil démographique similaire au sien.

Des besoins non comblés

Qu’ils bénéficient d’un régime traditionnel ou flexible, les employés canadiens sont nombreux à ne pas être réellement satisfaits de leur couverture de soins de santé. Seulement 53 % des participants considèrent que leur régime répond à leurs besoins, une baisse de 20 % par rapport au sondage de 1999, où cette question a été posée pour la première fois.

Plusieurs facteurs permettent toutefois d’accroître leur satisfaction. Le rapport mentionne entre autres l’existence d’un programme de mieux-être en milieu de travail et d’un compte de gestion des dépenses santé, la satisfaction générale au travail et le niveau de santé des employés.

Pour consulter le rapport complet de l’édition 2017 du sondage Sanofi Canada sur les soins de santé, cliquez ici.

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