La deuxième édition du colloque Faire face au cancer organisé par Avantages, qui s’est déroulé hier à Montréal, a permis aux promoteurs de régimes d’assurances collectives d’approfondir leurs connaissances sur cette maladie qui touche chaque famille et chaque milieu de travail. Les quatre conférenciers ont abordé des sujets tels que les derniers traitements disponibles, l’accès aux médicaments, le soutien social et les stratégies de retour au travail.

Un diagnostic qui change une vie

Dans un contexte où le taux de survie au cancer est en constante progression (actuellement 63 %), il est devenu plus indispensable que jamais de comprendre les conséquences d’un diagnostic de cancer sur la vie actuelle des patients, a expliqué Patricia Vincent, coordonnatrice, Service de soutien psychosocial Cancer j’écoute à la Société canadienne du cancer, Division du Québec. « Avant, les gens se demandaient s’ils allaient survivre, aujourd’hui ils se demandent dans quelle condition ils vont survivre », a-t-elle dit.

Généralement en état de choc lors de l’annonce du diagnostic, les personnes atteintes ont de a difficulté à réaliser l’impact qu’aura le cancer dans les différentes sphères de leur vie, en particulier sur leur travail et leurs finances. « Les conséquences du cancer sont loin d’être uniquement physiques », a affirmé Mme Vincent.

Le soutien psychosocial, la planification du retour au travail, de même que le soutien par les pairs en entreprise sont quelques-unes des solutions qui peuvent permettre à un survivant du cancer de reprendre plus facilement sa vie normale.

L’impact de la leucémie lymphoïde chronique

La leucémie lymphoïde chronique est une forme de cancer incurable et mortelle qui est diagnostiquée à environ 9000 Canadiens chaque année. Et si le développement de nouveaux traitements ciblés semble prometteur, ceux-ci sont souvent très coûteux et difficilement accessibles.

Pour bien des patients, une grande difficulté provient du statut « public » du cancer. « Les gens perdent leurs cheveux, ont l’air malade et faible. La maladie n’est plus quelque chose qu’ils peuvent garder pour eux, dans l’intimité », a affirmé Tracey-Ann Curtis, directrice régionale Québec à Lymphome Canada, qui a aussi tenu à aborder la délicate situation dans laquelle se trouvent les proches. « C’est un fardeau très lourd à porter pour eux. Ils ont aussi des peurs et des inquiétudes, mais n’osent pas les exprimer. On observe beaucoup de changements dans les relations de couple lors d’un diagnostic de cancer. »

Optimiser l’accès aux médicaments en oncologie

Devant la grande complexité du système de santé, les patients se sentent souvent désemparés et ne connaissent pas les ressources qui peuvent les aider.

Pour faciliter la gestion des médicaments, l’Hôpital Charles-LeMoyne a mis sur pied, en 2009, une équipe de coordonnateurs à l’accès aux médicaments. L’initiative s’est depuis étendue à d’autres établissements de santé de la province. « Le coordonnateur à l’accès aux médicaments est la personne vers qui toutes les demandes convergent », a expliqué Olivier Blaizel, pharmacien et coordonnateur de la pharmacie d’oncologie CICM à l’Hôpital Charles-LeMoyne.

Point central entre le patient, le personnel soignant et les assureurs, le coordonnateur permet notamment de diminuer le temps d’accès aux médicaments, d’optimiser les remboursements d’assurance et de gérer les modifications aux lignes de traitements, selon les décisions prises par les patients et les médecins.

Dépister et traiter le cancer de la prostate

Forme de cancer la plus répandue chez l’homme, le cancer de la prostate a toutefois un taux de survie qui est aujourd’hui supérieur à 90 %. Un dépistage de plus en plus précoce, notamment grâce au test sanguin PSA, et des traitements plus efficaces ont permis de réduire grandement le taux de mortalité des hommes atteints.

Un nouveau test urinaire permet maintenant de dépister la maladie avec plus de précision et en évitant des biopsies inutiles. « Il y a des conséquences aux biopsies qui visent à diagnostiquer le cancer de la prostate », a souligné le Dr Yves Fradet, urologue-oncologue, professeur titulaire du Département de chirurgie, Division d’urologie à l’Université Laval et chef du Service d’urologie du CHU de Québec.

Et si le dépistage précoce permet de réduire de façon non négligeable les risques de mortalité du cancer de la prostate, l’adoption d’un mode de vie équilibré, notamment par la consommation de fruits, de légumes et d’oméga-3, permettrait lui de réduire les chances d’en être un jour atteint.

Un reportage approfondi sur le colloque sera publié dans l’édition du mois d’avril de la revue Avantages. Les présentations peuvent être téléchargées en format pdf à partir du site avantages.ca/cancer2015.

À lire : Mesurer les facteurs de risque pour lutter contre le cancer