Les résultats du plus récent sondage mondial de Randstad, lequel sonde des employés de 29 pays, révèlent que bon nombre de travailleurs canadiens sentent que la démarcation entre la maison et le monde du travail devient de plus en plus floue.

Au Canada, le chevauchement des plages de temps réservées au travail et à la vie privée est important. Parmi les répondants, 46 % règlent des questions de nature privée durant les heures de travail, tandis que 51 % font des choses reliées au travail durant leurs moments de vie privée, et 44 % reçoivent des appels ou des courriels quand ils sont en congé. Toujours selon le sondage : 53 % des répondants reçoivent des appels et des courriels en dehors des heures de travail et 44 % durant leurs congés, 29 % doivent être disponibles 24 h par jour, sept jours par semaine, 43 % sentent qu’ils ne répondent pas aux attentes s’ils ne répondent pas immédiatement à ces appels ou courriels et, en contrepartie, 46 % règlent des questions de nature privée durant les heures de travail.

Stacy Parker, vice-présidente exécutive du marketing de Randstad Canada, croit que la technologie a contribué à fusionner nos vies personnelle et professionnelle, créant ainsi un entre-deux plus homogène. « La technologie a redéfini le milieu du travail traditionnel. Par exemple, les employés travaillent à la maison, font leurs emplettes en ligne au travail, suivent des cours à la maison, se branchent sur des webinaires au travail et acquièrent de nouvelles compétences professionnelles auprès de leurs enfants et leurs petits-enfants. Aucune génération n’a été aussi branchée que celle-ci et, pour le meilleur ou pour le pire, une fusion entre la maison et le travail s’intensifie. On n’arrête pas de vivre quand on va au travail et souvent, aujourd’hui, on n’arrête pas de travailler quand on arrive à la maison », dit-elle.

Mais, selon Mme Parker, ce genre de conflit entre le travail et la vie personnelle peut dégénérer en un problème important ayant des répercussions sur les employés aussi bien que sur les employeurs.

« Les travailleurs d’aujourd’hui ont beaucoup de responsabilités qui entrent en compétition les unes les autres : le travail, les enfants, les tâches domestiques, le bénévolat et ainsi de suite. Équilibrer tout cela peut être stressant. S’appuyant sur une recherche antérieure menée auprès de 7 000 chercheurs d’emploi au Canada et visant à connaître ce qu’ils recherchaient chez un employeur, on constate que près de la moitié des répondants (48 %) mentionnaient l’équilibre travail-vie personnelle comme étant l’une des qualités les plus attrayantes d’un employeur potentiel », affirme Mme Parker.

De surcroît, les employeurs sont de plus en plus conscients des coûts reliés au surtravail des employés, tels que les coûts additionnels de fonctionnement et de productivité, ceux occasionnés par l’absentéisme, de même que des effets négatifs sur la ponctualité, l’engagement et la performance. En définitive, il est aussi avantageux pour les employeurs que pour les employés d’instaurer des pratiques qui permettent ultimement aux employés d’atteindre un équilibre travail-vie personnelle.

Mme Parker insiste sur le fait que cette conciliation travail-vie personnelle est essentielle pour créer et maintenir des environnements de travail sains et positifs. « Tant les employeurs que les employés devraient prendre l’initiative de faire les pas nécessaires vers l’atteinte d’un équilibre sain entre les responsabilités professionnelles et personnelles », affirme-t-elle. Cette attitude renforce la loyauté et la productivité des employés, de même que le bonheur en général. C’est un scénario gagnant-gagnant pour tout le monde ».