Dans une nouvelle étude simulant l’incidence économique de mesures visant à augmenter les cotisations et les prestations du RPC/RRQ, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a constaté que 1,2 million d’années-personnes d’emploi seraient perdues à court terme et que les salaires baisseraient d’environ 2,5 % à long terme, si les gouvernements décidaient d’aller dans cette direction.

« L’incidence économique de la mesure proposée par le Congrès du travail du Canada (CTC) pour faire en sorte que moins de gens ne reçoivent aucune rente de retraite est largement sous-estimée », explique Ted Mallett, vice-président et économiste en chef de la FCEI. « En réalité, le fait de mettre de côté pour l’avenir une plus grande partie des gains réalisés aujourd’hui réduit le pouvoir d’achat actuel. »

Considérant que le CTC banalise le coût du doublement graduel des prestations du RPC/RRQ, en affirmant qu’il représenterait une hausse des cotisations de seulement 3,57 $ par semaine pour un travailleur gagnant 47 200 $, la FCEI a eu tôt fait de signaler que les employeurs auraient à verser des cotisations égales à celles de leurs employés, et que la hausse serait récurrente pendant sept ans.

Le coût réel du doublement des prestations se rapprocherait de 2 600 $ par employé par année lorsque le plan septennal du CTC serait pleinement mis en œuvre. Même si l’économie se remet à tourner à plein régime, il faudra des décennies avant que la hausse graduelle des prestations ait un quelconque effet sur le pouvoir d’achat des retraités.

« Avant que les Canadiens ne s’enthousiasment pour la proposition du CTC, il est important de comprendre que personne ne profitera du doublement absolu des prestations du RPC d’ici 40 ans », ajoute M. Mallett.

« La majeure partie des répercussions économiques négatives seraient attribuables aux hausses des cotisations payées par les employeurs », poursuit M. Mallett. « Les employés récupèrent leurs cotisations sous la forme d’un revenu de retraite. Pour les employeurs, il s’agit toutefois de taxes sur la masse salariale qui freine la création d’emplois et l’évolution des salaires. »

Un récent sondage mené par la FCEI révèle que 71 % des propriétaires de petites entreprises s’opposent à une hausse obligatoire des cotisations au RPC.

« Les syndicats se servent du RPC pour détourner l’attention des rentes de retraite trop généreuses de la fonction publique », affirme Martine Hébert, vice-présidente, Québec, de la FCEI. « Les contribuables se démènent pour épargner en vue de leur retraite, en partie parce qu’ils paient cher pour les retraites des fonctionnaires. »

Selon Mme Hébert, les gouvernements ne devraient pas tenir compte de la demande des syndicats d’augmenter les prestations du RPC tant qu’ils n’auront pas résolu la question des retraites déraisonnables du secteur public et des dispositions indues de retraite anticipée pour les employés du gouvernement.

Augmenter seulement les employés
Si les gouvernements fédéral et provinciaux tiennent absolument à augmenter les cotisations obligatoires au RPC, la FCEI recommande de n’augmenter que celles des employés.

« Les employeurs paient déjà 60 % des cotisations d’assurance-emploi, contre 40 % pour les employés. Peut-être serait-il souhaitable que les employés assument une part plus importante du coût du RPC », ajoute Mme Hébert.

« Étant donné les conséquences considérablement moins graves d’une telle modification, l’idée mérite qu’on s’y attarde », conclut M. Mallett.