Malgré les nombreux avantages qu’il comporte, à la fois pour les salariés et pour les entreprises, le télétravail tarde à s’implanter de façon significative au Québec.

En fait, seulement 5 % des salariés québécois travailleraient régulièrement à partir de leur domicile, selon une étude du CEFRIO. Dans les pays scandinaves, cette proportion se situe entre 12 et 15 %.

« Il est très difficile d’obtenir des statistiques précises, car la définition du télétravail varie d’une enquête à une autre. Cela dit, on remarque que le Québec est à la traîne par rapport aux pays scandinaves et anglo-saxons », a expliqué à Métro Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à la TÉLUQ et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les enjeux socio-organisationnels de l’économie du savoir.

Selon la chercheuse, qui a collaboré à l’étude du CEFRIO, les cadres intermédiaires se montrent plutôt réticents à l’idée d’implanter le télétravail à grande échelle dans leur organisation. « Ils ont du mal à faire confiance à leurs subalternes », déplore Mme Tremblay.

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Gains de productivité

Flexibilité des horaires, environnement de travail exempt de distractions, meilleure conciliation travail-famille, voilà quelques-uns des éléments qui permettent aux employés qui effectuent du télétravail d’enregistrer des gains de productivité de l’ordre de 10 à 30 % selon certaines études. « Cela a évidemment un impact positif sur la quantité de travail qu’ils peuvent abattre, mais aussi sur la qualité de celui-ci », indique Diane-Gabrielle Tremblay.

Ces gains de productivité, Telus les a rapidement constatés en 2006, lorsque l’entreprise a créé le programme Styles de travail, qui vise à accroître la mobilité et la souplesse du personnel en lui permettant de travailler au bureau, à domicile ou encore dans un « lieu mobile ».

« Nous avons observé une hausse de la mobilisation et des résultats d’affaires. Nous avons aussi une plus grande capacité à attirer et à retenir les meilleurs talents », a assuré à Métro Chantal Décarie, directrice générale des ressources humaines chez Telus. En effet, 92 % des salariés soutiennent que le télétravail est un argument majeur qui les incite à rester à l’emploi de la société.

Étant donné que 70 % des employés des principaux immeubles de Telus ont adopté le travail mobile ou à la maison, l’entreprise a également pu retrancher plus d’un million de pieds carrés à ses espaces de bureaux.

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