Les enfants dits du millénaire sont plus circonspects et moins enclins à conserver leurs placements à long terme que les baby-boomers ou les membres de la génération X, selon un rapport publié par BMO Gestion de patrimoine.

Intitulé Faire de meilleurs choix de placement en comprenant les préjugés et en les contrant, ce document d’une vingtaine de pages révèle notamment que les représentants de la génération Y (nés entre le début des années 1980 et l’an 2000) se montrent des investisseurs nettement plus prudents que les boomers.

D’une manière générale, ils se démarquent par leur propension à adopter une approche prudente. Ainsi, ils sont plus nombreux à affirmer mettre de l’argent de côté et à décider plus tard de ce qu’ils en feront (31%) que les membres de la génération X (nés entre le milieu des années 1960 et le milieu des années 1970) et les baby-boomers (22 %). En outre, les Y ont moins tendance à acquérir des placements et à les conserver à long terme (32 %) que leurs homologues de la génération X et que les baby-boomers (43 % et 44%, respectivement).

Le rapport relève également que les X et les boomers adoptent plus volontiers une approche de portefeuille que les Y, comme en atteste leur utilisation accrue des portefeuilles de placements gérés. Les Y, pour leur part, aiment mieux acquérir des titres individuels, des fonds d’investissement et des fonds négociés en Bourse plutôt qu’investir dans un portefeuille géré.

Les femmes plus prudentes que les hommes

Dans le sondage, les femmes se montrent légèrement plus prudentes que les hommes. Résultat : 19 % d’entre elles choisissent des obligations et des titres à revenu fixe, par rapport à 14 % des hommes, tandis qu’une proportion identique indique préférer des certificats de placement garanti et des titres du marché monétaire, contre 16 % pour les hommes. Les femmes semblent par ailleurs moins portées que leurs compagnons à investir dans des actions individuelles (20 %, contre 25 %).

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Concernant les principaux objectifs d’investissement de chaque génération, l’enquête d’opinion constate que plus de la moitié des répondants (53 %) citent la retraite comme étant leur principal objectif financier. À noter que si les enfants du millénaire conviennent que l’épargne-retraite est importante, ils l’évoquent comme étant prioritaire moitié moins souvent (32 %) que les baby-boomers (63 %) et que les membres de la génération X (62 %). Dans l’ensemble, les objectifs à court terme, comme l’épargne pour les vacances (29 %) et l’épargne pour l’amélioration ou l’achat d’une maison (27 %), constituent les autres objectifs les plus importants cités par les Y.

Améliorer le rendement des placements

Interrogés sur leurs trois types d’épargne ou de placement préférés, une forte proportion des sondés choisissent des options à court terme, comme mettre l’argent de côté et prendre une décision plus tard (25 %) et accumuler des fonds dans un dépôt à terme ou un compte d’épargne (22 %).

Les répondants au sondage, toutes générations confondues, ont par ailleurs été invités à donner leur opinion sur les facteurs susceptibles de rehausser le rendement de leurs placements personnels. Dans ce cas, les stratégies « acheter et conserver » (34 %), l’ajout aux placements de façon périodique ou les dépôts additionnels (30 %) ainsi que le recours aux conseils d’un planificateur financier (30 %) sont les facteurs les plus souvent suggérés. De même, sondés au sujet des événements qui pourraient au contraire avoir une incidence négative sur leurs investissements et compromettre leur capacité à atteindre leurs objectifs, 42 % d’entre eux mentionnent l’instabilité et l’incertitude à l’échelle mondiale. Fait intéressant, un Y sur trois suggère ce facteur, comparativement à près de la moitié des baby-boomers (49 %). Parmi les autres facteurs cités figurent l’insécurité personnelle, familiale ou professionnelle, l’impôt et la combinaison de placements choisis.

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Enfin, la majorité des répondants affirment choisir de collaborer avec un planificateur financier. Plus spécifiquement, 33 % d’entre eux font appel aux services d’un conseiller rattaché à une institution financière, 22 % investissent par l’entremise d’un conseiller indépendant et 15 % traitent avec un professionnel en services financiers complets. À noter que le recours à un robot-conseiller est plus répandu chez les Y (16 %) que chez les membres de la génération X (7 %) et les boomers (6 %).

Besoin d’éducation financière

Dans l’ensemble, l’une des principales raisons de ne pas épargner ou investir est la trop grande complexité des placements. Ainsi, près d’un Y sur cinq (17 %) a donné cet argument, soit deux fois plus que les boomers (8 %). Parmi les raisons pour lesquelles ils trouvent les placements trop complexes figurent un manque de connaissance de la terminologie des placements, une mauvaise compréhension des marchés et la méconnaissance des options de placement offertes.

« La crise financière de 2007-2008 s’est produite juste au moment où les enfants du millénaire commençaient à assumer une plus grande responsabilité financière, ce qui les a rendus plus incertains et plus prudents en ce qui concerne les questions d’ordre financier. Les baby-boomers, en revanche, ont connu des rendements moyens solides sur le plan historique et sont prêts à surmonter les hauts et les bas du marché », commente BMO.

Lorsqu’il est question d’épargner et d’investir pour l’avenir, l’atténuation des répercussions des partis pris personnels joue un rôle important dans l’obtention d’un meilleur équilibre risque-rendement, ajoute l’institution financière. « Les partis pris peuvent entraîner des décisions de placement boiteuses. Comprendre comment ils sont façonnés par ses antécédents et ses expériences de vie peut aider un consommateur à prendre des décisions de placement plus éclairées et plus susceptibles de lui permettre d’atteindre ses objectifs financiers », conclut BMO.

Le sondage a été réalisé en ligne par ValidateIt Technologies entre le 10 et le 29 août auprès de 1 004 Canadiens âgés de 18 à 71 ans. Ses résultats sont exacts à plus ou moins 3,01 %, selon un niveau de confiance de 95 %.

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