La retraite est pleine de paradoxes. Pour certains, elle représente la possibilité d’avoir enfin le temps de faire… à peu près n’importe quoi. Pour d’autres, elle suscite l’inquiétude de ne pas avoir suffisamment d’épargne pour maintenir un style de vie confortable et se sentir en sécurité. Et pour d’autres encore, elle cause une sorte d’anxiété paralysante remplie de doutes : « ­En ­aurai-je jamais assez un jour ? »

Les changements démographiques et économiques ont forcé les gouvernements à ajuster leurs politiques et à redonner aux individus la responsabilité du financement de leur retraite. Mais bien que les régimes d’­épargne-retraite aient accès à différents programmes de littératie financière, les participants continuent d’être tiraillés entre leurs priorités financières et diverses tentations, ce qui les détourne d’une vision à long terme de la préparation de leur retraite. Il n’est donc pas surprenant que les employés désignent leurs finances personnelles comme étant une source importante de stress. Plusieurs études font le même constat. En 2015, le ­Consumer ­Financial ­Protection ­Bureau aux ­États-Unis a rapporté que, pour 45 % des employés, leur situation financière est le facteur de stress numéro un.

Cette anxiété peut affecter le bénéfice net des entreprises, car des employés préoccupés par leurs problèmes financiers pourraient être moins productifs au travail ou s’absenter davantage en raison de troubles liés au stress.

Un changement de paradigme est donc nécessaire pour apaiser les inquiétudes des employés et assurer aux employeurs une rentabilité dans leurs régimes d’avantages sociaux. L’industrie doit renouveler sa stratégie par rapport à l’­épargne-retraite et à la culture financière pour faire du ­mieux-être financier un élément essentiel à tout parcours de vie.

Il faut remplacer l’approche habituelle par des solutions qui tiennent compte de la réalité en constante évolution de chaque employé. Tout comme un programme d’exercices personnalisé, conçu par un expert et combiné à un soutien continu, peut assurer la santé optimale à long terme, un programme personnalisé de ­mieux-être financier peut aider un employé à mieux établir son budget, à épargner et à gérer ses dettes. Il s’agit de prendre de bonnes nouvelles habitudes.

Les arguments soutenant ce type d’approche sont convaincants, tant pour les employés que pour les employeurs. Certaines études récentes ont souligné le lien entre le stress financier et la productivité, ainsi que le rôle joué par les régimes d’avantages sociaux dans la fidélisation des employés. De plus, le dernier sondage d’Avantages sur les régimes de capitalisation a mis en évidence le fait que la moitié des participants à un régime à cotisation déterminée ou à un ­REER collectif croient que leur employeur est responsable de s’assurer qu’ils auront un revenu de retraite adéquat. En d’autres mots, les employeurs qui fournissent des programmes de ­mieux-être financier solides et personnalisés devraient obtenir un rendement supérieur en attirant et en conservant des employés moins stressés et plus productifs.

L’industrie financière, pour soutenir les régimes d’­épargne-retraite collective, peut faire une réelle différence dans le parcours de vie des employés de sorte que ­ceux-ci intègrent le mieux-être financier à chaque étape de leur vie, et ce, en fonction de leur réalité financière.

Voici finalement quelques recommandations pour encourager une approche plus complète du ­mieux-être financier :

  • SOYEZ ­PRÉSENT. Il faut éduquer les participants au régime au bon moment et au bon endroit pour eux : par exemple en personne sur les lieux de travail, en ligne ou en ­tête-à-tête.
  • SOYEZ ­INTUITIF. On doit tirer parti des données et des connaissances pour concevoir et diffuser des communications qui traitent des habitudes financières à adopter.
  • SOYEZ ­ACCESSIBLE. Grâce aux technologies d’­avant-garde, on peut offrir des outils et du matériel qui s’adressent directement aux participants afin que ces derniers posent les bonnes questions et qu’ils prennent des décisions réfléchies.
  • SOYEZ ­SOUPLE. Le dialogue entre les intervenants de l’industrie permet de mieux comprendre et aborder l’environnement en constante évolution et de s’y adapter.

Chacun a ses propres exigences et circonstances de vie. En travaillant en partenariat, nous, les fournisseurs et promoteurs de régime devons responsabiliser les participants d’une manière qui suscite leur intérêt et qui est significative pour eux, si nous voulons procurer la tranquillité d’esprit financière aux employeurs et à leurs employés.

Nadia ­Darwish est ­vice-présidente, ­Développement, ­Commercialisation et ­Stratégies d’investissement, et ­Karrina ­Dusablon est ­vice-présidente, ­Développement des affaires, ­Relation client et ­Expérience participant chez ­Desjardins ­Assurances.