L’évaluation des placements selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) constitue un « bon complément » à l’analyse traditionnelle, affirme ­Stéphanie ­Lachance, ­vice-présidente, ­Investissement responsable à ­Investissements ­PSP.

Dans le cadre d’un récent événement organisé par ­AIMA-CAIA, ­CFA ­Montréal, ­FSI, ­PRMIA ­Montréal et ­PRI, ­Mme ­Lachance a fait un survol de la stratégie du gestionnaire de fonds des régimes de retraite de la fonction publique fédérale, des ­Forces armées canadiennes, de la ­Gendarmerie royale du ­Canada et de la ­Force de réserve.

L’approche de ­PSP découle de l’objectif de bien gérer les risques du portefeuille. « ­On ramène les risques ­ESG aux générateurs de valeur. Quels sont les moteurs de rentabilité et ­existe-t-il des facteurs ­ESG qui peuvent avoir une incidence sur le rendement ? »

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Avec une équipe de six analystes pour aider les gestionnaires de portefeuille, ­PSP cherche à intégrer des considérations ­ESG aux investissements. Il est question d’identifier les risques au moment de faire l’achat pour ensuite les évaluer et mitiger ­ceux-ci pendant la durée du placement. « ­Notre implication ne s’arrête pas à l’investissement, dit ­Stéphanie ­Lachance. Nous pouvons, par exemple, exprimer nos inquiétudes dans le cadre des votations lors d’une assemblée annuelle. Dans d’autres cas, il faut un engagement plus direct pour que les directeurs sachent ce qu’on recherche. »

Alors que plusieurs modèles d’investissement ­ESG existent, ­Mme ­Lachance observe « qu’il n’y a pas de formule unique, mais que les approches ne s’excluent pas mutuellement ». Par exemple, ­PSP écarte certains secteurs, dont les armes controversées. Mais le gestionnaire intègre des critères ­ESG dans ses modèles d’investissement dans d’autres marchés, comme les entreprises cotées en ­Bourse. « ­Il faut déterminer sa propre stratégie en fonction des valeurs de son organisation. »

Le plus grand défi demeure la cueillette d’informations de qualité sur les critères ­ESG. « ­Malgré les efforts des régulateurs, il manque d’uniformité. Mais nous avons besoin de meilleures données afin d’évaluer le rendement des organisations et d’identifier les risques auxquels ­celles-ci font face », souligne ­Stéphanie ­Lachance.

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Elle ajoute aussi le besoin de processus rigoureux pour mieux évaluer les risques pendant la durée du placement ainsi que des difficultés à avoir une stratégie ­ESG dans les catégories à revenu fixe.

Au fil du temps, les investisseurs, avec l’aide du régulateur et des ­Bourses, sont devenus plutôt bons sur la question de la gouvernance, soit le G d’ESG. Les éléments environnementaux et sociaux nécessiteront plus d’efforts. « ­Les objectifs établis pour confronter le changement climatique aideront à cet égard, conclut ­Stéphanie ­Lachance. Mais il y a toujours place à l’amélioration. »

Cet article est tiré de l’édition de juin 2017 du magazine Avantages. Tous les textes peuvent être téléchargés en format pdf à partir de nos archives.