Comment le profil des participants d’un régime peut-il influencer le prix des rentes?

Plusieurs caractéristiques peuvent influencer le coût de souscription des rentes pour un groupe de participants d’un régime de retraite. Parmi les caractéristiques les plus importantes, notons l’âge moyen et l’espérance de vie relative des participants.

L’âge moyen des participants a une incidence sur le prix des rentes, car il détermine le type d’éléments d’actif que l’assureur peut utiliser pour garantir les rentes. Si les participants sont âgés, l’assureur ne peut souscrire que des placements à court terme, qui produisent généralement des rendements plus modestes. En revanche, si les participants sont jeunes, l’assureur doit alors opter pour des placements à très long terme (comme des obligations provinciales), qui produisent en général des rendements plus modestes. N’oubliez pas que plus le rendement est faible, plus le prix de la rente est élevé. En fait, pour la souscription des rentes, l’âge moyen idéal est d’environ 60 ans. Si l’âge moyen est supérieur ou inférieur à 60 ans, le prix de la rente est généralement plus élevé.

L’espérance de vie relative des participants a une incidence directe sur le prix des rentes, car elle détermine le nombre d’années pendant lesquelles les rentes pourraient être servies. Les rentes souscrites dans le cadre des régimes de cols bleus sont en règle générale moins coûteuses que celles qui sont souscrites pour des régimes de cols blancs, car l’espérance de vie des cols bleus est inférieure à celle des cols blancs.

Les données que l’ICA envoie aux compagnies d’assurance-vie canadiennes correspondent à un groupe composé à parts égales de participants cols bleus et de participants cols blancs, ainsi que de participants ayant droit à une rente immédiate ou différée. Heureusement, l’âge moyen de ce groupe est d’environ 60 ans. Comme nous l’avons mentionné précédemment, c’est l’âge de 60 ans qui permet généralement le rendement de l’assureur le plus élevé (et les prix de rente les moins élevés).

Il n’y a pas de solution universelle!

Le tableau suivant illustre la fluctuation du coût des rentes non indexées par rapport aux conseils et données de l’ICA :

Âge moyen des participants à la souscription de la rente

Espérance de vie

0,5 an de plus
que la moyenne

Moyenne

0,5 an de moins
que la moyenne

60

101 %

100 %

99 %

65

105 %

103 %

101 %

75

112 %

108 %

104 %

Source : Estimations de la Financière Sun Life pour un régime type. L’incidence réelle sur un régime en particulier dépendra des caractéristiques du régime et des prix de chaque compagnie d’assurance.

C’est ainsi que le coût de souscription réel des rentes non indexées pour un groupe de participants dont l’âge moyen est de 75 ans et dont l’espérance de vie est supérieure à la moyenne dépasse de 12 % le coût estimé par l’ICA (sur la base des estimations de la Financière Sun Life et du régime type indiqué ci-dessus).

Récemment, nous avons constaté à quel point il pouvait être périlleux de se fier sans réserve aux conseils de l’ICA. Une caisse de retraite qui devait souscrire des rentes non indexées a suivi les conseils de l’ICA pour calculer le coût de souscription des rentes en question. Malheureusement, l’âge moyen des participants pour qui les rentes devaient être souscrites était beaucoup plus élevé que l’âge sur lequel reposaient les conseils de l’ICA. Par conséquent, le coût de souscription réel des rentes a été plus élevé que la caisse de retraite l’avait prévu, ce qui a fait en sorte qu’elle a dû annuler l’achat des rentes et voir à ce que le promoteur injecte des fonds supplémentaires.

Du changement dans l’air

La bonne nouvelle est que l’ICA compte modifier sa façon d’estimer le prix d’achat des rentes non indexées plus tard cette année. Selon ce que nous savons pour l’instant, les nouveaux conseils reposeront sur différents âges moyens afin que les promoteurs de régime puissent avoir une meilleure idée du coût de souscription des rentes.

Voilà qui est de bon augure pour les caisses de retraite qui songent à souscrire des rentes non indexées et qui veulent avoir une idée plus précise des coûts auxquels elles seront confrontées. C’est également une bonne nouvelle pour les promoteurs de régime qui sont préoccupés par la protection des prestations et qui veulent s’assurer que le passif de solvabilité de leurs régimes correspond plus fidèlement au coût réel des obligations des régimes.

Nous avons toutefois noté que les nouveaux conseils ne tiendront pas compte des données relatives à l’espérance de vie (qui peuvent varier d’une compagnie d’assurance-vie à l’autre) ni des écarts mineurs liés à l’évolution de l’offre et de la demande (qui peuvent changer chaque semaine). Les promoteurs de régime et leurs consultants devront donc toujours faire preuve de jugement et de discernement dans l’établissement de la valeur du passif de solvabilité de leurs régimes.

Brett Simmons est directeur général principal, Solutions prestations déterminées à la Financière Sun Life. Les vues exprimées dans le présent article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Avantages.

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