Malgré un retour en force des marchés boursiers au cours du premier trimestre 2012, la situation financière des régimes de retraite ne s’est que légèrement améliorée, selon Aon Hewitt, la pratique de solutions mondiales en ressources humaines d’Aon plc. Le degré médian du coefficient de capitalisation sur base de solvabilité d’un vaste échantillon de régimes de retraite est passé de 68 % à la fin de 2011 à seulement 69 % à la fin de mars 2012. Environ 97 % des régimes de retraite de cet échantillon se trouvait en déficit de solvabilité à cette date. Le ratio de capitalisation sur base de solvabilité mesure la santé financière d’un régime de retraite à prestations déterminées, en supposant qu’il arrivait à terme.

Un régime de retraite typique a réalisé un rendement moyen de 3,6 % au cours de ce premier trimestre, grâce à un bon rendement des marchés boursiers : 4,4 % pour les actions canadiennes, 10,5 % (en dollars canadiens) pour les actions américaines (en dollars canadiens) et 8,9 % pour les actions internationales.

« Les taux utilisés pour le calcul de la solvabilité au 31 mars 2012 étaient largement comparables aux taux d’intérêt de la fin 2011, signale Claude Lockhead, un partenaire associé et actuaire d’Aon Hewitt à Montréal. Les taux d’intérêt demeurent à des niveaux historiquement faibles, ce qui signifie que le passif de solvabilité demeure relativement élevé. »

Répercussions d’une stratégie de réduction du risque
« Les résultats du premier trimestre soulignent l’importance d’évaluer le rendement du régime de retraite à prestations déterminées dans un cadre actif-passif, puisque le bon rendement de l’actif était éclipsé par l’accroissement du passif », affirme André Choquet, un conseiller en gestion de placements et actuaire d’Aon Hewitt à Toronto. « En divisant l’actif du régime entre une composante d’appariement du passif et une composante croissance, les promoteurs du régime peuvent mieux gérer le risque inhérent à chaque composante.

« Par exemple, les régimes de retraite investissent habituellement dans des obligations universelles, avec des échéances se situant généralement entre cinq et dix ans. Passer à des obligations à long terme avec une échéance entre 10 et 30 ans permet un meilleur appariement avec les flux financiers du passif du régime et aide le passif et l’actif à réagir en tandem lorsque les taux d’intérêt fluctuent.»

Aon Hewitt suit aussi le rendement d’un régime engagé dans quelques stratégies simples de réduction du risque depuis la fin de 2010, plus précisément :

les placements accrus dans des obligations à 60 % du portefeuille versus 40 pour cent pour une caisse de retraite typique
les placements dans des obligations à long terme plutôt que dans des obligations universelles.
Ce régime aurait connu un ratio de solvabilité de 78% pour cent au 31 mars 2012, par opposition à 69 % pour un régime classique.

Considérations à tenir dans un environnement à faibles taux d’intérêt
Plusieurs promoteurs de régime de retraite évitent de passer des obligations universelles aux obligations à long terme, en partie à cause des faibles taux d’intérêts courants. La raison en est que, si les taux d’intérêt devaient passer au-dessus de leurs niveaux actuels, les promoteurs qui investissent dans des obligations à court terme verront une meilleure amélioration de leur ratio de capitalisation comparé aux promoteurs qui investissent dans des obligations à long terme.

Pour les promoteurs avec une telle opinion, il est plus important que jamais d’établir une stratégie du risque officielle pour la composante d’appariement du passif, afin qu’un capital de risque approprié et mesuré soit intégré à leur régime de retraite. Ceci pourrait signifier qu’il faut entreprendre une stratégie pour passer des obligations universelles aux obligations à long terme lorsque les taux d’intérêt atteindront des niveaux prédéterminés.

« Compte tenu des résultats du premier trimestre, nous nous attendons à voir plus de clients adopter des stratégies de réduction du risque au cours des mois à venir », précise M. Lockhead.