Près de six mois après le dépôt du rapport sur l’avenir de la retraite au Québec, il semble que le gouvernement de Pauline Marois souhaite ignorer les recommandations de l’ancien dirigeant du Mouvement Desjardins, Alban D’Amours.

La commission parlementaire des finances préconise de continuer à étudier certaines recommandations du rapport, dont la rente de longévité.

Selon La Presse, la facture d’une telle rente pour Québec s’élèverait à près de 320 millions, et celles des employeurs et des employés, près de 1,2 milliard de dollars.

Dans son rapport publié mardi, la Commission reconnaît que les régimes à prestations déterminées font face à un sérieux problème qui menace leur pérennité et la sécurité financière des retraités.

Or, elle en vient à la conclusion que les mécanismes proposés par le comité ne revêtent pas tous la même importance et ne peuvent être, pour la plupart, facilement et rapidement mis en œuvre.

Ses recommandations sont divisées en trois blocs. D’abord, il faut que des études plus approfondies soient faites sur les propositions relatives :
• à la rente de longévité;
• à la bonification du régime de retraite du Québec;
• au financement des régimes de retraite à prestations déterminées;
• aux régimes interentreprises à cotisations négociées;
• au traitement des participants « orphelins »;
• au fonds de stabilisation et d’indexation.

Deuxièmement, la Commission souhaite une mise en œuvre rapide des propositions concernant :
• le calcul de la valeur de transfert;
• l’achat de rentes auprès d’un assureur;
• les comptes distincts;
• les régimes volontaires d’épargne-retraite.

Finalement, le gouvernement devrait se pencher sur les recommandations du comité relativement à la restructuration des régimes de retraite à prestations déterminées en vue de résoudre la problématique.

À lire : Comité D’Amours – Des pistes pour (p)réparer la retraite des Québécois?

Déception à l’AQRP et l’UMQ

L’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) se dit déçue du manque d’audace des recommandations de la Commission.

« Le rapport D’Amours a eu l’audace de prendre position en faveur des régimes de retraite à prestations déterminées. Il a eu l’audace de proposer la participation des retraités aux négociations sur l’avenir de leurs régimes de retraite. Si l’ensemble de l’exercice se termine uniquement par l’adoption d’un projet de loi sur les régimes volontaires d’épargne retraite, ce sera un échec », a résumé la présidente de l’AQRP, Lyne Parent.

Même sonne de cloche du côté de l’Union des municipalités du Québec (UMQ).

« C’est vraiment l’éléphant qui accouche d’une souris. Après plus de 18 mois de travail des experts du comité D’Amours et une analyse en profondeur en commission parlementaire, la Commission a complètement occulté le problème des régimes de retraite à prestations déterminées des municipalités », a déclaré Éric Forest, président de l’UMQ et maire de Rimouski.

Il a ajouté que l’UMQ entend poursuivre ses représentations auprès du gouvernement sur ce dossier.

De son côté, Force Jeunesse a exhorté le gouvernement à « faire preuve de leadership » et à indiquer les actions qu’il entend entreprendre et à mettre en place ces mesures dès l’automne.

« Alors que l’ensemble des acteurs consultés s’entend pour dire qu’il y a urgence d’agir, la Commission évite la prise de décision et continue de « pelleter par en avant » des problèmes qu’il est déjà impératif de régler. Aucune solution n’est priorisée, aucun échéancier de travail n’est présenté. Pourtant, seule une directive ferme de l’État permettrait de dénouer l’impasse actuelle », s’étonne Eloi Lafontaine Beaumier, président de Force Jeunesse.