Bon nombre d’employés vivent d’une paie à l’autre, n’épargnent pas suffisamment et doivent bien souvent retarder leur départ à la retraite. Et c’est sans parler du taux d’endettement…

Même si les travailleurs québécois s’en tirent légèrement mieux que ceux des autres provinces, pas moins du tiers d’entre eux (37 %) continuent de vivre d’un chèque de paie à l’autre, constate un sondage de l’Association canadienne de la paie rendu public mercredi. À l’échelle nationale, 48 % des répondants affirment qu’il leur serait difficile de respecter leurs obligations financières si leur chèque de paie était en retard d’une seule semaine.

Plus concrètement, 24 % des employés canadiens et 22 % des employés québécois déclarent qu’ils n’arriveraient pas à débourser 2 000 $ si une urgence survenait au cours du prochain mois.

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À ces constats peu réjouissants s’ajoute la situation d’« endettement accablant » vécue par 36 % des employés canadiens et 19 % des employés québécois.

Retraite : Objectifs élevés et loin d’être atteints

Du côté de l’épargne-retraite, les trois quarts des employés de la province estiment n’avoir épargné que 25 % ou moins de leur objectif. Résultat : 35 % des répondants s’attendent à devoir travailler plus longtemps. L’âge moyen du départ prévu à la retraite pour les cinq dernières années est d’ailleurs passé de 58 à 63 ans.

Près du quart des répondants (21 %) devront travailler quatre années de plus ou davantage : « Je n’épargne pas suffisamment » est la raison principale invoquée pour reporter la retraite à plus tard.

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La situation est particulièrement préoccupante chez les travailleurs qui approchent de la retraite (50 ans et plus) : à l’échelle canadienne, 48 % n’ont toujours pas atteint le quart de leur objectif d’épargne-retraite.

Mais si les objectifs sont loin d’être atteints pour une majorité de travailleurs, c’est en partie parce que ceux-ci sont très élevés. En effet, la moitié des répondants canadiens déclarent avoir besoin d’épargner plus d’un million de dollars pour pouvoir quitter la population active. Les Québécois sont un peu moins exigeants, puisque seulement 33 % d’entre eux expriment ce même besoin.

Pour tenter d’atteindre ces objectifs, 71 % des employés canadiens affirment avoir essayé d’épargner, mais seulement 62 % d’entre eux y sont parvenus. Le taux de réussite est légèrement plus élevé au Québec (69 %).

Mais même parmi ceux qui réussissent à mettre un peu d’argent de côté, le taux d’épargne reste maigre. À l’échelle du Canada, 47 % des répondants mettent de côté seulement 5 % ou moins de leur paie, une proportion qui diminue à 41 % au Québec.

Alors, comment les employeurs peuvent-ils soutenir leurs employés dans un contexte où règne le pessimisme (seulement 29 % des employés québécois croient que la conjoncture économique va s’améliorer)?

Selon Edna Stack, présidente du conseil d’administration de l’Association canadienne de la paie, « les professionnels de la paie peuvent aider en mettant en place une retenue automatique sur la paie d’un employé en vue de constituer un plan d’épargne-retraite ou de participer à un programme de retraite. Pour les employés, c’est le moyen le plus efficace pour épargner et se constituer un avenir financier plus sûr. »

Dans le cadre de ce sondage, quelque 3 605 employés de partout au Canada et représentant plusieurs secteurs d’activité ont été interrogés.

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