L’année 2016 se termine sur une note positive pour les régimes de retraite à prestations déterminées (PD) canadiens, mais malgré des ratios de solvabilité en nette progression, de nombreux promoteurs doivent s’attendre à une hausse des cotisations en 2017.

Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer se situe actuellement à 93 %, comparativement à 85 % à la fin du troisième trimestre et au début de l’année.

Cette embellie survenue après l’élection américaine du 8 novembre dernier est attribuable à une hausse spectaculaire des taux d’intérêt à long terme et au dynamisme des marchés boursiers.

« La récente augmentation des taux d’intérêt à long terme et les nouveaux sommets enregistrés par les marchés boursiers n’auraient pas pu tomber à un meilleur moment pour les promoteurs de régimes à prestations déterminées canadiens. L’élection de Donald Trump semble avoir amorti le coup auquel de nombreux promoteurs de régimes se préparaient en 2017 », indique F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Retraite chez Mercer.

Hausse des cotisations

La nette amélioration de la solvabilité des régimes en 2016 ne sera pas suffisante pour éviter à bon nombre de promoteurs une augmentation des cotisations en 2017 et dans les années subséquentes.

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En effet, de nombreux promoteurs ont déposé des évaluations actuarielles à la fin de 2013, lorsque la santé financière des régimes de retraite était meilleure que maintenant. Une grande partie de ces promoteurs doivent soumettre de nouvelles évaluations à la fin de 2016, et la plupart d’entre elles révéleront une détérioration de la santé financière des régimes au cours des trois dernières années.

Le portrait pourrait cependant être différent pour les régimes enregistrés au Québec, où des règles de capitalisation différentes s’appliquent, ainsi que pour les régimes sous réglementation fédérale, qui doivent déposer une évaluation chaque année.

Le marché des rentes en croissance

Soucieux de réduire le niveau de risque de leurs régimes, certains promoteurs se tournent davantage vers les titres à revenus fixe ou encore choisissent de transférer certains éléments de passifs par des opérations de souscription de rentes.

« Le quatrième trimestre a été l’un des plus occupés sur le marché des rentes collectives, et 2017 s’annonce comme une année marquante pour ces types d’opérations de transfert de risques », soutient M. Tremblay.

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L’année des actions canadiennes

Les actions canadiennes ont constitué la catégorie d’actif vedette en 2016 : elles sont en voie de finir l’année avec un rendement d’environ 21 %. Les secteurs des services financiers (24,8 %), et de l’énergie (36,8 %) ont particulièrement bien performé en 2016. Le secteur des soins de santé a en revanche poursuivi son déclin au quatrième trimestre et terminera vraisemblablement l’année avec une chute de près de 80 % de sa valeur.

Les actions américaines ont également livré des rendements solides cette année (6,9 % en dollars canadiens), tout comme les actions des marchés émergents (5,9 %). L’année 2016 a par contre été moins favorable pour les actions internationales (-2,8 %).

Du côté des titres à revenu fixe, les taux d’intérêt à long terme ont augmenté de près de 70 points de base depuis la fin du troisième trimestre et de 44 points de base depuis l’élection américaine uniquement. Il se situent maintenant au-dessus des niveaux observés au début de l’année.

Rappelons finalement que comme il était attendu, la Réserve fédérale américaine a relevé son taux d’intérêt cible d’un quart de point, soit de 0,50 % à 0,75 %, et a indiqué que le rythme des augmentations serait plus rapide en 2017. Le taux d’intérêt cible de la Banque du Canada s’établit pour sa part à 0,50 % et devrait rester à ce niveau en 2017, prévoit Mercer.

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