En raison de la disparition progressive des régimes à prestations déterminées (PD) au profit des régimes à cotisation déterminée (CD), les participants ont de plus en plus de décisions à prendre concernant la planification de leur retraite. Mais encore doivent-ils prendre les bonnes.

Pour mesurer la qualité des décisions prises par les épargnants en matière d’épargne pour la retraite, Mme de Montaignac et son équipe ont mené auprès de 200 particuliers et 30 professionnels du secteur financier une expérience en finance comportementale sous forme de jeu. Dans celui-ci, les participants devaient décider combien d’argent ils allouent à leurs dépenses et à leur épargne sur une période de 25 années.

À lire : Vers des portefeuilles aussi dynamiques que les marchés

Pendant 20 ans ils reçoivent un revenu qui est soit de 900 $ lorsqu’ils sont en emploi, soit de 300 $ lorsqu’ils sont au chômage. Pendant les cinq dernières années, ils sont à la retraite et ne perçoivent plus de revenus. Ainsi, lorsqu’ils épargnent durant le jeu, ils constituent à la fois un fonds de prévoyance pour les périodes sans emploi, et un fonds d’épargne pour leur retraite. Un système de pointage dans le jeu vient mesurer la capacité des participants à évaluer correctement le montant dont ils vont avoir besoin pour leur retraite.

Résultat : les particuliers ont mal performé, alors que les professionnels du domaine financier s’en sont plutôt bien tirés. De façon générale, les particuliers n’avaient pas suffisamment épargné et ont vu leur niveau de vie s’écrouler à la retraite, alors que les professionnels ont mieux calculé le montant dont ils auraient besoin pour leurs vieux jours. À noter que la simulation évaluait aussi les participants sur leur capacité à mettre de l’argent de côté lorsqu’ils doivent épargner seulement pour faire face à des coups durs, domaine où ils ont beaucoup mieux réussi.

À lire : Viser un résultat, pas un indice de référence

« Dès qu’on a introduit la notion de retraite, les gens ne savaient plus quoi faire. Devoir épargner aussi pour sa retraite dégrade vraiment la qualité des prises de décision concernant l’épargne », résume Marine de Montaignac.

Le constat, ajoute-t-elle, c’est que les épargnants ont besoin d’assistance, de conseils et d’éducation pour prendre de meilleures décisions. Le meilleur niveau de littératie financière des professionnels leur ont par exemple permis de mieux performer que les particuliers.

On peut aussi envisager une solution complètement à l’opposé à l’éducation pour aider les participants : prendre la bonne décision à leur place (nudge). Un exemple de nudge? L’adhésion automatique aux régimes de retraite. L’effet de l’éducation et des nudges sur la qualité des décisions en matière d’épargne de retraite est ainsi au cœur du nouveau projet de recherche mené actuellement par Marine de Montaignac et son équipe.

Pour télécharger la présentation en format pdf, cliquez ici.

<<<<Présentation précédente RETOUR AU SOMMAIRE Présentation suivante>>>>

MERCI À NOS COMMANDITAIRES

colloque-cd-commanditaires