Les régimes de retraite à prestations déterminées canadiens sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les achats de rentes collectives pour se départir de certains risques et se concentrer sur leurs activités principales. Mais seule une poignée de ces transactions sont annoncées publiquement au pays.

La réalité est bien différente aux États-Unis et au Royaume-Uni, où la divulgation des opérations de transferts de passif entre les promoteurs et les assureurs est monnaie courante, indique Mathieu Tessier, directeur, Relations avec la clientèle, Solutions prestations déterminées à la Financière Sun Life.

« C’est certain que les volumes sont plus élevés aux États-Unis et au Royaume-Uni. Leur marché est plus mature, mais tout de même semblable au nôtre. Au Canada, à peine plus de 10 transactions ont été divulguées publiquement à ce jour. »

Il avoue ne pas vraiment comprendre pourquoi les promoteurs de régimes canadiens se montrent si réticents à annoncer publiquement leurs achats de rentes collectives.

« Il s’agit pourtant d’une bonne nouvelle pour tout le monde. Les actionnaires sont heureux d’apprendre que l’entreprise réduit son niveau de risque dans ses opérations qui ne sont pas liées à ses activités principales. Les retraités, eux, sont rassurés de savoir que leurs prestations sont davantage sécurisées. »

Des annonces appréciées des marchés

Sun Life a répertorié différentes transactions d’entreprises américaines ayant pris des mesures pour réduire les risques associés à leur régime de retraite. Dans la presque totalité des cas, le cours de leur action a augmenté le jour où la transaction a été annoncée.

Le 1er juin 2012, lorsque General Motors a annoncé la conclusion de contrats de rentes et le versement de sommes forfaitaires à ses retraités, son titre boursier a gagné 1,6 %. Le 25 septembre 2014, c’était au tour de Motorola d’annoncer l’achat de rentes pour 30 000 retraités. L’action a crû de 2,3 % dans la journée.

« Il ne devrait y avoir aucune honte à divulguer de telles transactions au public, bien au contraire. De notre côté, nous encourageons toujours les clients avec qui nous concluons des ententes à émettre un communiqué de presse pour l’annoncer. On leur explique qu’il s’agit d’une bonne pratique à adopter. Certains nous disent simplement non merci. On respecte leurs limites », note Mathieu Tessier.

Il ajoute que les entreprises ont toute la latitude pour choisir les éléments qu’elles sont prêtes à divulguer, et ceux qu’elles préfèrent garder confidentiels. « Je pense qu’il y a une question de culture et de momentum. Au fur et à mesure que de nouvelles transactions seront rendues public au Canada, une plus grande transparence va peut-être devenir la norme. »