Les ministres des Finances de huit provinces se sont entendus avec Ottawa sur une bonification du Régime de pensions du Canada, qui devrait entre en vigueur à partir de 2019 et dont la mise en place s’étendra jusqu’en 2025.

Le Québec et le Manitoba n’ont pas signé l’entente. Le ministre québécois des Finances, Carlos Leitão a déclaré que même si la solution québécoise au problème de la retraite était « différente », ses collègues et lui « partageaient les mêmes idéaux ».

Voici les réactions de différentes parties prenantes :

Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du Conseil du patronat du Québec : « S’il est important d’encourager l’épargne pour la retraite, une solution universelle ne répond pas aux besoins et risque, au contraire, d’avoir un impact négatif sur l’activité économique, l’emploi et les salaires. Il faut éviter l’épargne forcée de manière étatique, appliquée globalement sur l’ensemble des employés et des employeurs, car le besoin d’épargne n’est pas généralisé, tel que démontré par plusieurs analyses, et il est préférable de cibler les bonnes initiatives à cet égard. »

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Youri Chassi, directeur de la recherche à l’Institut économique de Montréal : « Non seulement les ménages de la classe moyenne verront leur revenu disponible diminuer durant leur vie active, mais on doit s’attendre à ce qu’ils diminuent en conséquence leur épargne volontaire, par exemple dans les REER. Ceux qui ont de la difficulté à épargner ou qui arrivent à peine à boucler leurs fins de mois seront dans une situation encore plus précaire. »

Jerry Dias, président d’Unifor National : « La bonification du RPC aidera à offrir une sécurité pour les travailleurs canadiens lorsqu’ils prendront leur retraite. Nous aurions préféré que les ministres des Finances aillent encore plus loin, mais il s’agit tout de même d’un gain important. Des prestations plus élevées auront un impact tangible sur la qualité de vie quotidienne des futurs retraités. »

Simon Gaudreault, économiste principal à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante : « L’entente de principe que les ministres viennent d’annoncer en vue d’augmenter les cotisations au RPC aura des conséquences négatives importantes sur les travailleurs et l’économie du Canada. Les changements sont susceptibles de compromettre les salaires, les heures de travail et les emplois des travailleurs et d’affaiblir une économie canadienne déjà chancelante. On peut donc se questionner sur la priorité que les gouvernements qui ont approuvé l’entente de principe accordent réellement à la relance de l’économie. »

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Frank Swedlove, président et chef de la direction de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) : « Les détails sont encore à venir, mais nous sommes ravis que les gouvernements fédéral et provinciaux aient convenu d’apporter une modeste hausse au RPC. Toutefois, nous continuons de croire que toute bonification du RPC devrait cibler les groupes de la population qui ont besoin d’accroître leur épargne retraite, et être accessible à tous les Canadiens, où qu’ils travaillent ou qu’ils vivent. »

Mark Hancock, président national du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) : « Bien que cette entente améliore le sort des travailleurs, le RPC n’est qu’un des aspects qui permettent d’assurer une meilleure sécurité financière à la retraite. Le SCFP continuera donc à se battre pour renforcer les régimes à prestations déterminées au travail et pour créer plus de bons emplois permettant aux travailleurs d’épargner davantage en prévision de leur retraite. Il reste encore du travail à faire dans l’intérêt des travailleurs canadiens. »

Robert H. Stapleford, président de l’Institut canadien des actuaires : « Un accord sur l’expansion du RPC améliorera la sécurité financière future des Canadiens. L’accord rencontre de nombreux éléments présentés dans la position de l’ICA, y compris une expansion qui attribue une responsabilité individuelle suffisante aux Canadiens et qui comporte un fort potentiel pour un régime quasi-national. Nous aurions cependant préféré une approche plus ciblée sur les besoins des salariés à revenu moyen ainsi que des détails sur la mise en œuvre progressive du système afin d’éviter les iniquités intergénérationnelles. »

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