Le ministre de la Santé du Québec, Gaétan Barrette, a décidé de retarder de quelques jours le processus d’appel d’offres annoncé la semaine dernière et ayant pour objectif de réduire le prix des médicaments génériques dans le régime public d’assurance médicaments.

Québec explique en effet être en discussion avec « des membres importants de l’industrie pharmaceutique québécoise ». Ces pourparlers laissent entrevoir une possibilité d’entente avec le gouvernement pour diminuer le coûts des médicaments génériques.

Rappelons que le gouvernement a adopté l’année dernière le projet de loi 81 qui lui permet de lancer des appels d’offres pour l’approvisionnement en médicaments génériques du régime public. Cette stratégie entraînerait, selon Québec, une baisse de 25 à 40 % du prix des génériques, ce qui se traduirait en des économies de 300 millions de dollars par an.

Des appels d’offres « risqués »

L’industrie pharmaceutique s’oppose fermement à la mise en place d’un tel système d’appels d’offres, qu’elle qualifie de « risquée ». Selon l’Association canadienne du médicament générique (ACMG), cela limiterait la concurrence entre les différents fabricants de médicaments génériques au Québec, perturberait l’approvisionnement actuel et futur en plus de fragiliser les emplois et les investissements dans le secteur pharmaceutique.

« En limitant le nombre de fabricants pour un produit donné, le processus d’appel d’offres augmente le risque de pénuries et pourrait mener à terme à une hausse des prix alors que des fabricants auront été contraints de sortir du marché », soutient Jim Keon, président de l’ACMG.

« Le mécanisme de fixation des prix pourrait avoir également des effets négatifs importants sur l’industrie québécoise du médicament générique, l’un des moteurs du secteur des sciences de la vie qui compte 4 100 emplois directs, a un impact économique direct de 769 millions de dollars et apporte une contribution significative à la balance commerciale du Québec alors que 40 % de la production locale est exportée vers d’autres marchés », ajoute-t-il.

L’organisme affirme également avoir fait une proposition « gagnant-gagnant » au gouvernement au début du mois de juin. Celle-ci comprenait des réductions de prix des médicaments génériques de 1,5 milliard de dollars sur cinq ans, de même que des réductions additionnelles sur les médicaments les plus vendus ainsi que des économies générées grâce au lancement de nouveaux génériques à moindre coût.