Le nombre de nouveaux cas de cancer au Québec devrait bondir d’au moins 35 % (près de 40 % au pays) dans les 15 prochaines années, selon un rapport de la Société canadienne du cancer.

Ainsi, on prévoit que 67 000 Québécois recevront un diagnostic de cancer, par rapport à 50 000 aujourd’hui. À titre comparatif, ces chiffres sont de 277 000 et 200 000 au Canada, ce qui représente une hausse de 40 %1.

L’explosion du nombre de cas s’explique essentiellement par la croissance de la population et le vieillissement de celle-ci, souligne-t-on dans un communiqué.

On observe que, malgré l’accroissement du nombre de cas en chiffres absolus, le risque de développer un cancer (taux d’incidence) ne changera pas beaucoup d’ici 2030.

En fait, le rapport Statistiques canadiennes sur le cancer indique que le taux d’incidence va encore diminuer chez les hommes, et augmenter légèrement chez les femmes.

« Au cours des 15 prochaines années, nous allons sûrement améliorer nos méthodes pour repérer les personnes à risque, détecter le cancer tôt et le traiter avec plus de précision », remarque André Beaulieu, porte-parole de la SCC – Division du Québec.

« Cela se traduira certainement par un meilleur pronostic pour les personnes atteintes de cancer, mais pour y arriver, il faudra voir à mettre en place des mécanismes qui permettront d’offrir l’accès aux meilleurs traitements et médicaments aux Québécois qui pourraient en bénéficier, peu importe où ils vivent. Cet accès devra inclure les innovations et les thérapies ciblées, comme la médecine personnalisée. Une réalité qui, en ce moment, n’est déjà pas optimale. »

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Quatre principaux types de cancer (poumon, sein, colorectal et prostate) représenteront la majorité (51 %) des cas de cancer nouvellement diagnostiqués et près du tiers des décès par cancer (31 %) seront dus au cancer du poumon (27 % au Canada).

En 2030, le cancer colorectal deviendra le 2e cancer le plus fréquent après celui de la prostate ce qui souligne l’importance d’instaurer un programme organisé de dépistage du cancer colorectal.

Le rapport démontre qu’au Québec, il serait possible en 2030, d’éviter 900 cas de cancer colorectal et de sauver près de 1100 vies annuellement si 80 % des Québécois âgés de 50 à 74 ans passaient un test à la maison aux deux ans.

Au Canada, presque la totalité des cas de cancer (89 %) touchera les personnes de plus de 50 ans.

Le rapport peut être consulté à partir du site cancer.ca/statistiques.

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1 La différence entre le Québec et le Canada est liée aux taux d’incidence du cancer de la prostate et du mélanome prévus au Québec, lesquels sont attribuables au fait que le registre de la province se base sur des données fournies par les hôpitaux et qu’il ne compile pas les cas de cancer diagnostiqués et traités en dehors de ceux-ci. De plus, la croissance démographique prévue au Québec d’ici 2030 sera plus faible que dans le reste du pays.