Aucun employé n’est à l’abri d’un problème de santé qui le forcera à s’absenter du travail pendant une période plus ou moins prolongée. Mais en étant à l’affût de certains signaux, les gestionnaires peuvent bien souvent détecter une invalidité potentielle avant qu’elle ne se déclenche.

Parmi ces « drapeaux jaunes » à surveiller, il y a en premier lieu le taux d’absentéisme élevé. « Si les absences sont toujours causées par le même problème de santé, généralement une maladie chronique, c’est un peu moins inquiétant. Mais si les raisons données par l’employé sont toujours différentes, vagues, et que celui-ci montre peu de volonté à collaborer, les risques d’une éventuelle invalidité sont plus importants », a expliqué le Dr Charles Coulombe, consultant en médecine du travail et d’assurance, lors d’une formation jeudi à Montréal.

Certains traits de personnalités peuvent aussi augmenter les risques d’invalidité. Les employés qui ont tendance à avoir des pensées négatives ou catastrophiques, à manquer de confiance en eux et à avoir de faibles capacités d’adaptation devraient idéalement faire l’objet d’un suivi plus serré.

« Pour ses employés, le soutien psychologique et l’écoute active sont particulièrement importants. Les gestionnaires attentifs peuvent les orienter vers des professionnels de la santé de façon précoce, via le programme d’aide aux employés (PAE) par exemple », indique le Dr Coulombe.

Le médecin tient en outre à préciser que la hausse des congés de maladie (et de leur durée) dans les organisations est en partie causée par le vieillissement de la population. Une réalité sur laquelle les employeurs n’ont pas vraiment de contrôle.

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Des facteurs personnels et organisationnels

De nombreux facteurs dans la vie personnel de certains employés les rendent plus vulnérable à l’invalidité. Parmi eux, les problèmes conjugaux, familiaux, légaux ou financiers. Les travailleurs qui ne peuvent pas compter sur un soutien social suffisant sont aussi plus à risque. On parle ici des gens dont la famille est éloignée et des célibataires, entre autres.

Les gestionnaires ne doivent cependant pas se voiler la face, les facteurs personnels ne sont pas les seuls responsables, de nombreux facteurs organisationnels sont susceptibles de provoquer des congés de maladie, ou encore de les prolonger.

En tête de liste, les conflits interpersonnels. « Un employé en invalidité qui est en conflit avec un collègue ou son gestionnaire ne voudra pas retourner au travail, même s’il est guéri, soutient Charles Coulombe. De là l’importance de gérer les conflits avant l’arrêt de travail. Si ce n’est pas possible avant, il faut tenter de le faire pendant, sinon l’invalidité va se prolonger, c’est presque assuré. »

Les salariés qui vivent une forte insatisfaction au travail sont aussi à surveiller. « Les gestionnaires doivent porter une attention particulière aux employés sensibles, dit le Dr Coulombe. Ces derniers ont besoin de plus d’explications et de temps, notamment lors de l’annonce de gros changements. Planifiez des rencontres individuelles est un bon moyen de prévenir les insatisfactions potentielles. »

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