Très peu attachés à leur emploi, une majorité de Canadiens n’hésiteraient pas à s’exiler si une offre plus alléchante se présentait à eux. Les employeurs devraient-ils s’en inquiéter?

Selon un sondage d’ADP Canada, 65 % des travailleurs du pays se disent psychologiquement prêts à quitter leur emploi actuel. Qu’est-ce qui les pousse à partir? Une meilleure rémunération bien sûr (66 %), mais également des améliorations non monétaires favorisant une meilleure qualité de vie, telles que la conciliation travail-vie personnelle, moins d’heures de travail et un environnement moins stressant (56 %).

La volonté d’obtenir un meilleur poste est aussi une grande source de motivation pour 30 % des employés sondés. Ce facteur est cependant beaucoup plus déterminant chez les hommes (36 %) que chez les femmes (23 %).

Par ailleurs, plus les employés sont jeunes, plus ils sont susceptibles d’aller voir ailleurs pour un décrocher un meilleur poste : 39 % chez les 18-34 ans, 32 % chez les 35-44 ans, 21 % chez les 45-54 ans et seulement 7 % chez les 55-64 ans.

À lire : Hausses salariales de 2,6 % à prévoir en 2017

« Bien que les milléniaux aient la réputation de magasiner de meilleurs emplois, les employeurs devraient noter que les travailleurs en milieu de carrière risquent tout autant de changer d’emploi pour les mêmes raisons, fait remarquer Elvira Ciambella, vice-présidente, Implantation, Comptes majeurs d’ADP Canada. Remplacer ces gestionnaires est beaucoup plus difficile et coûteux que de remplacer un personnel plus junior. »

Trois profils d’employés à risque

Les non-inspirés, les fréquentations temporaires et les déconnectés : voilà les trois catégories d’employés qu’ADP a identifiées comme étant particulièrement à risque de déserter.

Les non-inspirés, qui représentent un tiers de la main-d’œuvre, ne ressentent aucune loyauté envers leurs employeurs actuels et sont facilement attirés vers des offres d’autres organisations. Qu’il s’agisse d’employés-vedettes qui s’ennuient ou d’employés démotivés qui n’attendent que leur paie, leur engagement représente un défi de taille pour les employeurs.

« Songez à confier des projets spéciaux à vos vedettes afin de leur présenter de nouveaux défis, de nouvelles occasions et de leur faire découvrir de nouveaux secteurs de l’entreprise, explique Mme Ciambella. Encouragez-les à participer à des activités pour promouvoir le travail d’équipe ou les activités sociales et les programmes communautaires, et récompensez-les lors d’étapes clés. »

À lire : Transformer le travail en une « expérience » pour les employés

Les fréquentations temporaires, pour leur part, n’ont pas l’intention de rester bien longtemps dans l’entreprise. Ces travailleurs, qui représentent 16 % de la main-d’œuvre, ne font que passer et gardent constamment l’œil sur les sites d’offres d’emploi et les plateformes de réseautage comme LinkedIn. « Puisque la rémunération est l’une des principales raisons pour changer d’emploi, les employeurs devraient comparer leurs offres avec celles des autres entreprises de l’industrie afin de s’assurer qu’ils sont compétitifs et qu’ils offrent une rémunération complète – pas seulement le salaire. »

Les déconnectés (16 % des travailleurs) sont les plus désengagés de tous. Insatisfaits et désaffectés, ils se cherchent activement un nouvel emploi. « Toute entreprise aura quelques employés qui envisagent quitter. Ce type de roulement est sain, mais c’est lorsqu’un pourcentage significatif des talents pensent quitter que sonne l’alarme d’un enjeu plus sérieux, prévient Mme Ciambella. Il faut garder l’œil sur un employé particulièrement performant qui souffre en silence. Un employé qui se déconnecte revient rarement. »

Des rencontres individuelles régulières avec ces employés peuvent faire ressortir des problèmes urgents et parfois réversibles qui surviennent lors de leurs journées de travail, affirme-t-elle.

À lire : Travailler plus sans gagner plus?