Près de la moitié de l’augmentation des dépenses municipales par habitant au Québec est imputable à la hausse de la masse salariale, ce qui en fait la principale source d’accroissement des dépenses des villes, révèle le Palmarès des municipalités 2015 réalisé par le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal.

Ce phénomène d’accroissement de la masse salariale est particulièrement marqué dans les villes de plus de 100 000 habitants. Entre 2009 et 2013, plus de 60 % de la croissance des dépenses des grandes villes de la province s’explique par l’augmentation de la rémunération, qui inclut à la fois les salaires, les charges sociales et les avantages sociaux.

C’est Montréal qui se hisse au haut du palmarès, alors que près de 80 % de l’augmentation des dépenses de la métropole sont imputables à la croissance de la rémunération de ses employés. À Québec, un peu plus du quart de la croissance des dépenses a été généré par la hausse de la rémunération, une contribution trois fois moindre qu’à Montréal.

« Entre 2009 et 2013, les dépenses municipales par habitant ont augmenté de 4,2 % par année. Dans la mesure où les dépenses par habitant du gouvernement du Québec n’ont crû que de 2,9 % par année au cours de cette période, et que l’inflation s’est élevée en moyenne à 1,8 % par année, on ne peut que se questionner sur la croissance importante des dépenses municipales », soutient Robert Gagné, coauteur du Palmarès.

Des données publiées par l’Institut de la statistique du Québec en novembre dernier indiquaient que les employés des administrations municipales bénéficiaient des avantages sociaux les plus généreux parmi tous les groupes de travailleurs de la province, leur employeur y contribuant à hauteur de 60,4 % de la masse salariale. Les municipalités de plus de 25 000 habitants déboursent l’équivalent de 23,5 % de leur masse salariale pour financer leurs régimes de retraite.

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