L’économie canadienne échappera à une nouvelle récession, mais sa croissance restera modeste en 2011 et 2012, selon Le Conference Board du Canada dans sa Note de conjoncture canadienne de l’automne 2011.

« La volatilité persistante du marché boursier et des prix des commodités de base nous rappelle à quel point l’économie américaine et mondiale en général restent fragiles. Même si les perturbations ne devraient pas aller jusqu’à faire dérailler le processus de redressement à l’échelle mondiale, la croissance a quand même nettement ralenti ces derniers trimestres », rappelle Pedro Antunes, directeur, Prévisions nationales et provinciales.

« L’économie domestique du Canada est en bien meilleure posture que bon nombre d’économies développées. L’emploi a rattrapé le retard qu’il accusait pendant la récession, les marchés de l’habitation sont équilibrés et l’investissement des entreprises s’est intensifié à un rythme surprenant depuis les 18 derniers mois. Cependant, des perspectives plus moroses aux États-Unis assombrissent le tableau pour le Canada aussi, qui n’est pas non plus à l’abri du climat économique encore plus incertain qui règne en Europe. »

Des prévisions marquées par un risque exceptionnel
Dans sa note, le Conference Board part de l’idée que les gouvernements américain et européens adopteront les politiques nécessaires pour éviter un autre effondrement. Il n’en demeure pas moins que les prévisions restent marquées par un risque exceptionnel.

Pour 2011, le Conference Board a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour les États-Unis qu’il établit maintenant à moins de 2 %. Il estime quand même que le pays saura éviter une récession.

« Les entreprises disposent de beaucoup de liquidités, les activités bancaires de prêts aux entreprises ont finalement recommencé à croître et l’activité industrielle s’intensifie de même que les exportations. Tout cela devrait aider le secteur privé à contribuer davantage à l’emploi au cours des prochains mois, ce qui aura pour effet de renforcer la confiance des consommateurs et des investisseurs envers les États-Unis », poursuit M. Antunes.

Le produit intérieur brut (PIB) réel du Canada devrait enregistrer une modeste croissance de 2,1 % en 2011. En 2012, on peut s’attendre à une légère progression à 2,4 %, car les prix toujours soutenus des commodités de base favoriseront une augmentation des investissements et de la production dans le secteur des ressources. « Les dépenses des ménages profiteront de taux de financement au plus bas et de gains stables sur le plan de l’emploi. Mais pour la première fois depuis 1997, les dépenses publiques freineront l’économie en 2012, en raison d’une brusque diminution des investissements dans les infrastructures et de coupures dans d’autres services publics », conclut-il.