L’Université Concordia mène actuellement une expérience pour comparer le rendement d’investissements dans des fonds éthiques et de développement durable par rapport à des investissements classiques, rapporte Le Devoir.

Elle a ainsi placé 5 % de son fonds de dotation, composé de 100 M$ provenant de dons divers, dans l’investissement responsable afin de répondre à une demande de plusieurs de ses étudiants.

Leur objectif : éviter que le fonds n’investisse dans des secteurs tels que les énergies fossiles, le tabac et les armes et faire en sorte qu’il procède plutôt selon des critères éthiques.

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La voie du compromis

Les étudiants les plus militants réclamaient que la totalité des 100 M$ du fonds soit investie dans le développement durable, et ce, quelles qu’en soient les conséquences sur le rendement, indique Bram Freedman, vice-recteur aux relations extérieures et président du conseil d’administration de la fondation de l’université.

Toutefois, après discussions, Concordia a choisi d’adopter la voie du compromis. Résultat, les fiduciaires ont accepté de procéder à une première expérience et d’investir 5 M$ dans des fonds éthiques et de développement durable afin de voir quel rendement ils obtiendraient.

« Si on avait posé la question “100 % de désinvestissement ou rien”, la réponse aurait été non », affirme Bram Freedman, qui précise que dans tous les cas où cette problématique a été abordée au sein des autres établissements universitaires canadiens, la réponse a été négative en raison du degré trop élevé de risque.

« À ma connaissance, nous sommes la seule université au pays à faire cela », ajoute-t-il.

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« Une expérience très intéressante »

Les fiduciaires du Fonds de dotation ont donc donné leurs directives aux gestionnaires chargés de gérer les 5 M$ du fonds : pas de tabac, pas de combustibles fossiles, pas d’armes à feu, mais au contraire recherche d’investissements dans des entreprises ayant des activités liées au développement durable.

Le conseil d’administration a par ailleurs créé un comité consultatif dans lequel Bram Freedman a inclus un représentant des étudiants militants de Concordia afin de « maintenir un dialogue fructueux ».

Le vice-recteur aux relations extérieures précise toutefois qu’il faudra attendre au moins deux ans avant de pouvoir être en mesure d’établir certaines comparaisons.

« On verra avec le temps et ce sera une expérience très intéressante à suivre », conclut-il.

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