Même si la majorité des employés canadiens se disent heureux dans leur travail, nombreux sont ceux qui, préoccupés par l’incertitude économique actuelle, songent sérieusement à quitter leur entreprise.

C’est l’une des conclusions étonnantes du sondage Dans la tête des employés de Mercer, qui mesure la perception des employés concernant plusieurs aspects de leur milieu de travail, tels que la rémunération, les avantages sociaux, la carrière, la santé et l’engagement.

Ainsi, au Canada, deux travailleurs du secteur privé sur cinq songent sérieusement à quitter leur emploi, une tendance qui ne se limite pas aux employés insatisfaits. En effet, trois employés sur cinq qui se disent satisfaits du type de travail qu’ils font songent à quitter leur poste actuel.

À lire : Les bons employés, une ressource difficile à trouver

Selon William Awad, conseiller, Stratégies de capital humain et Transformation de la fonction RH chez Mercer, ces résultats s’expliquent par une grande insécurité économique.

« Le pessimisme économique grandissant soulève chez les employés de nombreuses inquiétudes à l’égard de leur sécurité d’emploi. Beaucoup d’entre eux ont vécu les vagues de mises à pied et les restructurations qui ont suivi la crise de 2008. Ils songent donc à trouver un emploi dans une compagnie qu’ils jugent plus sécuritaire. »

Ce sérieux manque de confiance dans l’économie se traduit, chez les employés, par une peur marquée de perdre leur emploi. Pas moins de la moitié des travailleurs du secteur privé (49 %) craignent « assez » ou « vraiment » d’être mis à pied au cours des 12 prochains mois.

Face à ce constat, les employeurs doivent prendre le temps de rassurer leurs employés concernant la stabilité de leur organisation, croit William Awad. « Les employés doivent savoir ce qui se passe dans l’entreprise, sinon, ils s’inquiètent. Ils savent que le pays est en récession, ils écoutent la télévision et se demandent si eux aussi ils vont perdre leur emploi. »

À lire : Les entreprises s’adaptent mal au départ d’un employé clé

L’importance du salaire

Les dernières années ont été marquées par un engouement, à la fois chez les employés et les employeurs, pour les mesures de conciliation travail-famille, les horaires flexibles et le télétravail. Il semblerait toutefois que l’insécurité économique ambiante fasse ressurgir l’importance du salaire de base chez les travailleurs.

Lorsque questionnés sur le facteur de satisfaction ayant le plus d’importance à leurs yeux, les répondants ont placé le salaire de base en tête de liste, suivi des régimes de retraite et des protections de soins de santé. Les congés payés et les horaires flexibles se sont classés en quatrième et cinquième positions.

Il est également à noter que si le salaire de base est l’élément de la rémunération globale qui préoccupe le plus les employés, il est également celui qui suscite le moins de satisfaction. En effet, seulement 54 % des répondants se disent satisfaits de leur salaire, comparativement à 69 % pour leur régime de retraite et 70 % pour leur protection de soins de santé.

Mais dans un contexte où les augmentations salariales s’annoncent plutôt modestes au cours de la prochaine année, comment les employeurs pourront-ils répondre aux attentes de leurs salariés?

« Les employeurs doivent être à l’écoute de leurs employés, tenter de comprendre pourquoi le salaire de base est leur priorité et quelles mesures ils peuvent mettre en place pour tenter de les satisfaire », note M. Awad.

À lire : Faibles augmentations salariales à prévoir en 2016