Alors que l’idée de réduire le nombre d’heures de travail des employés sans pour autant baisser leur salaire fait son chemin dans plusieurs organisations, le concept inverse, certes beaucoup moins séduisant, pourrait lui aussi gagner du terrain.

Les résultats d’une enquête réalisée par Randstad auprès de 6000 salariés français sont plutôt étonnants : 48,3 % d’entre eux se disent prêts à travailler davantage sans hausse de salaire. Mais attention, ils ne seront d’accord qu’à deux conditions : que leur employeur connaisse des difficultés et que cette situation soit temporaire.

Randstad, qui qualifie ces réponses « d’inattendues », soutient qu’il s’agit peut-être là de « l’amorce d’un changement de mentalité ».

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« Il s’agit d’efforts sur une durée déterminée », a expliqué Catherine Martel, responsable du pôle études chez Randstad au journal Les Échos. « La crise de 2008 a fait évoluer le regard porté sur la manière dont les entreprises réagissent à leur environnement et les solutions qu’elles peuvent envisager, commente-t-elle. Beaucoup de salariés comprennent bien qu’il convient d’être de plus en plus flexible et que les efforts viennent d’eux plutôt que de l’extérieur pour permettre à l’entreprise de conserver son activité. »

La fin de la semaine de 35 heures?

La semaine de travail de 35 heures, à laquelle les travailleurs français sont traditionnellement très attachés, serait d’ailleurs en voie d’être balayée. En effet, la part des salariés travaillant 36 heures ou plus par semaine atteint 72 % en comptant les heures supplémentaires. « Conclusion : la grande majorité des salariés à temps plein en France travaille donc chaque semaine bien au-delà de 35 heures », affirme l’étude.

« Alors que les 35 heures sont devenues un point de fixation du débat économique, les uns mettent en avant les créations d’emploi et le meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, les autres dénoncent leur coût financier et leur effet relatif sur l’emploi. Mais les 35 heures ont en réalité valeur de symbole pour les salariés étant donné qu’une très grande majorité d’entre eux (70 %) travaille bien au-delà, en raison notamment des heures supplémentaires », affirme François Béharel, président du groupe Randstad France.

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