Le tout dernier rapport publié par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), La survie des plus petits, révèle que les petites et moyennes entreprises (PME) ont réussi à traverser la crise en rétablissant les emplois et en relançant l’activité commerciale malgré le ralentissement et la fragilité de l’économie.

Les entrepreneurs ont dû mettre en place de nombreux changements portant sur divers aspects de leurs entreprises afin d’assurer leur survie pendant la récession, y compris faire des heures supplémentaires (62 %), rechercher de nouveaux clients dans les marchés locaux (50 %) et proposer de nouveaux produits ou services (46 %). Les propriétaires de PME n’ont pas hésité à faire des sacrifices personnels pour surmonter les difficultés posées par ce ralentissement, allant jusqu’à réduire leur propre salaire (43 %). Un dirigeant d’entreprise a même fait remarquer qu’il ne s’était pas versé de salaire depuis juillet 2009.

« Les PME ont su débusquer des opportunités pendant la récession. Au lieu de comprimer les salaires ou de couper massivement des emplois, solutions adoptées par certaines grandes entreprises, les PME ont tiré parti de cette situation difficile. Elles ont effectivement misé sur l’innovation et la créativité afin de se maintenir et prendre de l’essor », signale Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI pour le Québec.

Si la plupart des PME ont survécu à la crise, elles n’en sont toutefois pas sorties indemnes. En effet, 42 % ont été contraintes de réduire leurs effectifs de façon temporaire ou permanente. Cependant, un précédent rapport de la FCEI a démontré que la masse des grandes et moyennes entreprises a diminué plus sensiblement au cours de cette période que celle des petites entreprises (comptant moins de 50 employés).

« Le fait que la plupart des petites entreprises aient conservé leurs employés durant la récession a contribué à la stabilité tant nécessaire de l’économie canadienne. Cela montre pourquoi nous devons faire cas de leurs préoccupations, signale Mme Hébert. Il est d’autant plus important d’éviter de tomber dans un autre gouffre fiscal maintenant que nous traversons de nouveau une période d’incertitude économique. »

Selon les conclusions d’un sondage et des commentaires relevés dans le cadre de l’étude précitée, les gouvernements doivent briser autant d’entraves à la croissance que possible et réduire les cotisations sociales, ce qui aiderait les PME à créer des emplois. D’après le rapport de la FCEI, les pires obstacles à la croissance des petites entreprises sont les hausses des cotisations sociales, le fardeau administratif et les entraves au commerce extérieur ou interprovincial.

La résilience des chefs d’entreprise est un thème qui se retrouve également dans ce rapport dans la mesure où bon nombre d’entre eux indiquent – chose étonnante – que l’adoption d’une stratégie de croissance a été la clé de leur survie, et non pas les réductions. C’est ce que la FCEI définit comme les entreprises en expansion (EEE). Il s’agit de PME ayant affiché au moins un des comportements suivants pendant la crise : augmenter leurs effectifs, étendre leurs activités à de nouveaux marchés dans d’autres provinces ou d’autres pays. Comparées à d’autres entreprises, une grande partie de ces EEE ont affirmé qu’elles se portent en moyenne bien mieux à présent que lors des moments les plus difficiles de la crise.

« Comme 2011 est l’Année de l’entrepreneur, il est important, maintenant que le parlement vient de reprendre ses activités pour l’automne, que ce rapport serve de guide aux décideurs du gouvernement pour les aider à déterminer quelle voie suivre si jamais les Canadiens sont confrontés à un autre ralentissement économique », conclut Mme Hébert.