Alors qu’ils croient maîtriser certains concepts financiers de base, beaucoup de Québécois ont bien du mal à les mettre en pratique, révèle un sondage publié par l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec (CPA).

Autrement dit, il existe un écart significatif entre les connaissances perçues et les connaissances réelles d’une majorité des épargnants, souligne l’Ordre.

Ainsi, les Québécois croient dans une forte proportion être capables de faire la distinction entre une carte de crédit et de débit, le revenu net et le revenu brut, une dépense et un investissement, un prêt personnel et une marge de crédit, ainsi qu’entre un actif et un passif. Seule la différence entre un crédit et une déduction d’impôt serait plus difficile à définir, d’après eux, même si 71 % estiment qu’ils pourraient la faire.

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Seuls deux concepts sur six sont maîtrisés

Si l’on en croit le sondage, la moitié des répondants juge avoir un niveau de connaissance élevé du concept de revenu net, de marge de crédit, d’actif, et de niveau d’endettement. Par contre, seuls trois sur 10 pensent en savoir autant en matière de déduction d’impôt et d’inflation.

Globalement, ce sont les hommes, les 65 ans et plus, les francophones, les personnes ayant un niveau de scolarité universitaire et celles faisant partie d’un ménage au revenu annuel supérieur à 100 000 dollars qui sont les plus enclins à estimer qu’ils ont un meilleur niveau de connaissance des différents concepts financiers passés en revue lors de l’enquête d’opinion.

Les choses se gâtent quand vient le temps d’appliquer ces concepts. Seuls deux concepts cités sur six obtiennent un taux de réussite supérieur à la note de passage, soit la marge de crédit (83 %) et l’inflation (79 %).

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Les résidents de Québec s’y connaissent mieux

À noter que le concept financier le plus mal maîtrisé est celui de crédit et de déduction d’impôt, avec seulement 18 % des répondants qui ont su voir juste. Enfin, 35 % des sondés ont montré qu’ils savaient en quoi consiste le revenu net, 48 %, le concept de niveau d’endettement, et 57 % celui d’actif.

Le sondage relève que les personnes possédant un niveau de scolarité supérieur et les résidents de la région métropolitaine de Québec sont, proportionnellement, les plus nombreuses à savoir appliquer la plupart des concepts financiers évalués.

« Il est préoccupant de constater que les Québécois surestiment leur niveau de connaissance en matière de finance. Ils risquent ainsi d’être moins enclins à faire des démarches pour aller chercher de l’information », commente Geneviève Mottard, présidente et chef de la direction de l’Ordre des CPA, dans un communiqué.

« Les Québécois ont des progrès à faire »

« Les résultats du sondage démontrent la nécessité pour les Québécois d’approfondir leurs connaissances en matière de finance. C’est une réalité : bien gérer ses finances, c’est se donner les moyens de ses ambitions, c’est se permettre de vivre sa vie comme on l’entend », poursuit-elle.

« Le concept de marge de crédit est celui le mieux maîtrisé par les Québécois, alors que la notion de crédit et de déduction d’impôt est la moins bien comprise. Signe des temps et de la société de consommation : la dépense à crédit nous est plus familière que l’économie! », conclut Geneviève Mottard.

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