Après s’être trouvés dans une situation catastrophique il y a quelques années, les régimes de retraite d’Air Canada ont repris du poil de la bête. Si bien que l’entreprise a annoncé mardi sa décision de ne plus se prévaloir du Règlement sur la capitalisation des régimes de pension d’Air Canada et de revenir à des règles de capitalisation normales.

Sous le régime de ce règlement, entrée en vigueur le 1er janvier 2014, Air Canada devait verser des cotisations de 200 millions de dollars par année, en moyenne, sur sept ans, au titre de son déficit de solvabilité. L’entente conclue relativement à ce règlement imposait plusieurs restrictions, notamment l’interdiction de verser des dividendes et de racheter des actions.

Le transporteur aérien a décidé de ne plus se prévaloir du règlement de 2014, car à la suite d’une évaluation détaillée des risques, il estime que le risque de financement lié à la solvabilité de ses régimes de retraite a été éliminé en grande partie. Selon Air Canada, la mise en place d’une nouvelle politique de placement lancée en 2009 a permis d’atténuer grandement le profil de risque global de ses régimes de retraite.

« Notre capacité à revenir à des règles de capitalisation normales pour nos régimes de retraite représente une étape très importante et positive dans l’exécution de notre stratégie visant à faire d’Air Canada une société rentable de façon durable et à long terme », a affirmé Calin Rovinescu, président et chef de la direction d’Air Canada.

« Nos trois objectifs principaux en ce qui concerne les régimes de retraite étaient de protéger les prestations de retraite de nos employés actifs et retraités, d’éliminer le déficit de solvabilité de nos régimes de retraite et de veiller à ce que les coûts liés au maintien des régimes de retraite demeurent abordables, prévisibles et stables. Au cours des six dernières années, nous avons atteint ces trois objectifs. »

Il y a trois ans, les régimes de retraite canadiens d’Air Canada souffraient d’un déficit de solvabilité considérable de 4,2 milliards de dollars.

L’amélioration de 5,4 G$ de la solvabilité des régimes de retraite ayant entraîné l’excédent estimatif de 1,2 G$ au 20 mai 2015 est due à l’excellent rendement des placements, créant une valeur de plus de 3,5 G$, la négociation de modifications aux prestations de retraite qui ont réduit le déficit d’environ 1 G$ et le versement par Air Canada de cotisations d’environ 900 M$ au titre des services passés sur les six dernières années.

Ces cotisations, ajoutées au coût des prestations pour services courants de 1 G$, représentent une contribution totale d’Air Canada de 1,9 G$ depuis 2009 à ses régimes de retraite canadiens.

Selon les règles de capitalisation normales, la compagnie cotisera environ 90 M$ au titre du déficit des régimes de pension en 2015, comparativement aux 200 M$ qu’elle aurait été tenue de verser en vertu du règlement de 2014.

Compte tenu de l’excédent de solvabilité de 660 M$ accumulé au 1er janvier 2015, en supposant la poursuite de la conjoncture actuelle du marché et étant donné sa stratégie d’immunisation, Air Canada prévoit ne verser aucune cotisation au titre du déficit des régimes de retraite en 2016, ce qui représente des économies de 200 M$ pour cette année seulement.

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