Le vote sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne n’a pas été sans conséquence sur la santé financière des régimes de retraite canadiens, loin de là. En effet, depuis le Brexit, le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer a chuté de 3 % pour s’établir à 82 % le 27 juin.

L’indice de Mercer sur la santé financière des régimes de retraite, qui illustre le ratio de solvabilité d’un régime de retraite hypothétique, a lui aussi régressé durant le premier semestre : il se chiffrait à 88 %, alors qu’il était de 93 % au début de l’année.

« Le vote du Brexit a manifestement engendré de l’incertitude géopolitique et économique, ce qui se traduira sans doute par une volatilité accrue pour les régimes de retraite dans les mois, voire les années à venir », soutient F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Retraite chez Mercer.

« Les promoteurs de régimes de retraite devraient s’assurer d’être en mesure de composer avec leur exposition actuelle aux risques liés à leurs régimes de retraite. »

La baisse de la solvabilité en cette première moitié d’année n’est toutefois pas seulement attribuable au Brexit. La chute des rendements des obligations à long terme, le rendement anémique des actions à l’échelle mondiale et l’appréciation du dollar canadien ont jeté un froid sur les régimes de retraite au pays.

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Les actions canadiennes sauvent la mise

Les résultats du vote du Brexit ont engendré un fort mouvement de vente des actifs risqués sur les marchés. Les actions européennes, tout comme la livre sterling, ont enregistré les replis les plus importants. Les actifs offrant un refuge, par exemple les bons du Trésor américains et l’or, ont au contraire été fortement poussés à la hausse vendredi une fois les résultats du référendum connus.

Nonobstant une fin de trimestre plutôt agitée, un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait produit un rendement de 0,6 % au deuxième trimestre. Pour le deuxième trimestre consécutif, les actions canadiennes ont enregistré le meilleur rendement, soit 2,1 %. La performance des actions américaines (-2,4 %) a en revanche été plus décevante, tout comme celle des actions internationales (-5,3 %) et des marchés émergents (-2,4 %).

Du côté obligataire, la courbe des rendements à échéance au Canada a profité du plus faible appétit des investisseurs pour le risque et s’est légèrement aplanie avec un resserrement de 24 points de base des obligations à long terme, alors que les rendements des obligations à court et à moyen termes chutaient de 17 points de base et de 11 points de base respectivement par rapport aux rendements enregistrés à la fin du premier trimestre.

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