Les citoyens des pays de l’OCDE devront s’attendre à reculer l’âge de leur retraite et à cotiser davantage s’ils veulent vivre de vieux jours confortables, prévient l’organisation internationale dans l’édition 2014 de son panorama des retraites parue lundi.

Depuis février 2012, la majorité des pays ont mis en place des réformes pour assurer une meilleure viabilité à long terme de leurs régimes de retraite, souligne l’organisation.

« Les évolutions démographiques rapides qui sont en cours et le ralentissement de l’économie mondiale soulignent la nécessité de poursuivre les réformes. Nous devons mieux communiquer pour faire comprendre que travailler plus longtemps et cotiser davantage constituent la seule façon d’obtenir un revenu décent à la retraite », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría.

Travailler plus, cotiser plus

Les réformes engagées dans la plupart des pays consistent notamment à alourdir les prélèvements sur les pensions et les cotisations de retraite, à réduire ou suspendre l’indexation des prestations versées et à relever l’âge légal de la retraite.

Outre les Canadiens qui verront leur âge de départ à la retraite passer de 65 à 67 ans d’ici 2029, les Polonais devront travailler jusqu’à 67 ans à partir de 2020 et les Irlandais jusqu’à 68 ans après 2028. Les Autrichiens doivent d’ores et déjà travailler deux ans de plus qu’auparavant (62 ans pour les hommes et 57 ans pour les femmes).

Plusieurs états ont aussi décidé d’augmenter les cotisations. C’est notamment le cas en France, au Québec et en Finlande.

Défis selon les générations

Selon l’OCDE, les principaux défis consistent néanmoins à faire en sorte que les individus travaillent plus longtemps pour disposer de revenus adéquats à la retraite et que la charge financière des retraites soit plus équitablement répartie entre les générations.

Le rapport note d’ailleurs que les états doivent rétablir la confiance chez les jeunes en ce qui concerne la stabilité à long terme du système de retraite et la promesse qui leur est faite en termes de pension. Des efforts supplémentaires sont aussi nécessaires pour aider les employés séniors à trouver et conserver des emplois. Selon l’OCDE, il est essentiel que les pouvoirs publics prennent des mesures pour réduire la discrimination en fonction de l’âge, améliorer les conditions de travail et accroître les possibilités de formation pour les travailleurs plus âgés.

L’adhésion automatique efficace

L’OCDE note l’importance de rehausser le taux de couverture des régimes privés de retraite par capitalisation dans les pays où ils sont facultatifs. Dans ce contexte, les régimes à adhésion automatique ont des effets positifs sur les taux de couverture, selon les données recueillies aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande, en Italie, au Chili et au Canada. Pour autant, ces taux ne sont pas encore égaux à ceux des régimes obligatoires.

Qu’ils soient obligatoires ou volontaires, les régimes privés ont connu une forte hausse de souscription au cours des 20 dernières années, même dans les pays où ils ne sont pas très en vogue traditionnellement.

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