Les promoteurs de régimes de retraite britanniques tentent de réduire les risques depuis quelques années déjà. La majorité des régimes de retraite à prestations déterminées ont maintenant réussi, ou du moins pensé, à atteindre une forme de diminution des risques.

Tout le long du processus, plusieurs solutions créatives ont émergé, les prix et les caractéristiques ont changé et plusieurs leçons ont été apprises. Ces innovations peuvent être intéressantes pour les promoteurs canadiens qui tentent de trouver des occasions d’éviter les écueils.

Plusieurs régimes à prestations déterminées britanniques ont fermé et le marché des régimes de retraite au Royaume-Uni a changé de façon significative au cours des cinq dernières années. Selon le Livre mauve 2011 (Purple Book), publié par le Pension Protection Fund, les régimes fermés sont passés d’une proportion de 56 % des régimes à prestations déterminées à 86 %, alors que le rendement des obligations sur 10 ans du gouvernement est passé de 4,4 % à 2 %.

Les solutions d’investissements guidés par le passif sont de plus en plus populaires et, selon le sondage annuel sur les régimes de retraite britanniques du National Association of Pensions Funds, la moyenne des allocations de retraite au Royaume-Uni est passée de 70 % à 42 % depuis 1999. De plus, la valeur du marché du transfert de risques a cru : de 1 milliard en 2006 à 11 milliards en 2011, selon Lane Clark & Peacock LLP (le marché du transfert de risque réfère aux transactions qui transfèrent le risque du promoteur d’un régime de retraite à une autre compagnie, et inclut les rachats de rentes et l’assurance longévité).

Les nouveaux défis mènent à l’innovation est les régimes de retraite britanniques sont de plus en plus nombreux à implanter de nouvelles solutions, comme l’utilisation d’actifs éventuels afin de répondre aux exigences de financement ou l’emploi de rentes « buy-in » et d’assurance longévité afin de se protéger des taux d’intérêt et des risques de l’inflation.

De nombreux catalyseurs ont propulsé les régimes de retraite à prestations déterminées sur la route de la diminution des risques, et plusieurs de ces facteurs nuisent actuellement les régimes canadiens :

– la volatilité des marchés;
– les changements dans les standards de compte-rendu;
– l’augmentation de l’espérance de vie.

Les promoteurs canadiens de régimes à prestations déterminées commencent à peine à réduire le risque de leurs régimes et les solutions d’investissements guidés par le passif deviennent de plus en plus populaires – le marché du transfert de risques atteignant 1,4 milliard de dollars en 2011, selon la LIMRA.

Comme au Canada, les marchés de la diminution du risque des autres pays ont un retard par rapport à celui du Royaume-Uni et ils commencent seulement à le rattraper. Même aux États-Unis, où les déficits des régimes de retraite à prestations déterminées atteignent environ 2 billions de dollars et où le marché du transfert de risques n’était que de 1,7 milliard en 2011, toujours selon la LIMRA.

Donc, quelles sont les cinq leçons les plus importantes que peuvent retenir les promoteurs canadiens de l’expérience de leurs collègues :

  1. Ne pas croire tout ce que vous entendez à propos des coûts, de la capacité et de la complexité. Les solutions sont de plus en plus abordables, le marché croît rapidement afin de répondre à la demande grandissante et plusieurs solutions de diminution des risques sont simples à documenter et à exécuter.
  2. La demande pour des solutions de diminution des risques peut avoir des conséquences sur les prix, alors c’est payant d’être bien préparé pour agir.
  3. Agir tôt afin de bénéficier d’un avantage du « premier à bouger » avant que la demande n’explose.
  4. Les rentes « buy in » pourront devenir éventuellement être plus populaires que les rentes « buy out », parce qu’ils sont plus flexibles pour les promoteurs de régimes.
  5. Les nouvelles solutions vont apparaître afin de répondre à de nouvelles demandes – l’assurance longévité en est un exemple au Canada, où c’est une option intéressante pour certains régimes.

Quelles sont les quatre principales actions que peuvent prendre les promoteurs canadiens pour se préparer ?

  1. Informez les principaux décideurs quant à la réduction des risques.
  2. Évaluez les solutions de réduction des risques en discutant avec vos experts-conseils en retraite et en placement et en demandant aux assureurs des devis estimatifs.
  3. Choisissez les solutions qui fonctionneront pour vous et préparez un plan qui permet d’agir rapidement quand les occasions sur les marchés surviennent.
  4. Restez en contact avec les acteurs-clés dans le domaine de la réduction des risques au Canada, afin d’obtenir des conseils, de l’information sur la conjoncture du marché et l’accès à des occasions uniques.

Il n’y a pas de solution unique ou de solution miracle pour réduire les risques des régimes de retraite à prestations déterminées canadiens. La route cet objectif peut être longue, alors il est important de commencer le voyage et de profiter des occasions de transfert des risques qui sont déjà offertes – avant que la volatilité des marchés ou des changements réglementaires ne viennent créer d’autres incertitudes quant aux coûts.

Ce texte est une adaptation d’un article d’Heather Wolfe, vice-présidente adjoint, Régimes à prestations déterminées, Financière Sun LIfe, paru sur BenefitsCanada.ca. Traduction par Anaïs Chabot.