La croissance des coûts se poursuit dans le secteur de l’assurance collective, alors que les régimes d’assurance médicaments privés du Québec ont vu le coût moyen des réclamations augmenter de 4,6 % en 2015, soit 1 % de plus que dans l’ensemble du Canada.

Il s’agit de l’une des nombreuses données dévoilées jeudi dernier par l’actuaire Jacques L’Espérance lors de l’édition 2016 de la Conférence Telus Santé de Montréal.

Plus précisément, le coût moyen admissible par réclamation des assurés des groupes de Telus Santé s’est établi à 56,53 $ en 2015. Ce montant ne tient pas compte de la franchise et de la coassurance.

Le coût mensuel par certificat (qui inclut l’adhérent couvert ainsi que les personnes à charge qui lui sont rattachées), a pour sa part enregistré une hausse de 5,2 % pour s’établir à 100,51 $. Encore une fois, la croissance a été plus rapide au Québec que dans le reste du pays, où le coût mensuel par certificat a crû de 4,1 % pour se chiffrer à 84,39 $.

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Une affaire de médicaments génériques

Selon Jacques L’Espérance, ces différences de coûts entre le Québec et le reste du Canada peuvent en partie s’expliquer par une utilisation moins importante des médicaments génériques dans la province. Ainsi, les génériques représentaient 55 % des réclamations au Québec en 2015, contre 60 % pour la moyenne canadienne. Les médicaments uniques (pour lesquels il n’existe aucun équivalent générique) comptaient pour 35 % des réclamations, tandis que les médicaments originaux détenaient 10 % du marché.

Il faut aussi mentionner que le coût moyen par comprimé varie énormément d’une catégorie à l’autre : 0,61 $ pour les génériques, 1,13 $ pour les originaux et 2,62 $ pour les uniques.

Malgré une utilisation croissante des génériques, la province accuse toujours un retard sur les autres régions du pays, et l’écart s’est même légèrement creusé au cours des dernières années. Par exemple, entre 2013 et 2015, l’écart d’utilisation des génériques est passé de 4 % à 6 % entre le Québec et les autres provinces.

Jacques L’Espérance a toutefois mentionné, chiffres à l’appui, que la loi 28 devrait avoir un effet positif sur la substitution de médicaments originaux par des génériques. À l’heure actuelle, parmi les régimes administrés par Telus Santé, 21 % n’ont aucune politique de substitution, 12 % disposent d’une politique de substitution régulière et 67 % imposent la substitution obligatoire.

Cela dit, les grands régimes sont généralement beaucoup plus réfractaires à l’idée d’implanter une politique de substitution, ce qui signifie qu’une grande proportion d’assurés se trouvent dans des régimes sans substitution, mentionne Jacques L’Espérance.

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