Les travailleurs québécois jugent les augmentations salariales qu’ils reçoivent insuffisantes et considèrent mériter beaucoup plus.

Un sondage CROP réalisé pour le compte de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA) révèle qu’ils s’attendent à une augmentation salariale moyenne de 1,8 % en 2017, un pourcentage un peu plus élevé que l’an passé. De leur côté, les entreprises québécoises prévoient une augmentation salariale de 2,5 % en 2017. Pour le Canada, tous emplois confondus, cette hausse prévue s’élève à 2,3 %.

Mais les travailleurs québécois estiment mériter une augmentation salariale près de deux fois plus élevée que celle qu’ils prévoient, soit de 3,6 %. L’écart est donc significatif entre ce que les entreprises québécoises comptent octroyer à leurs employés (2,5 %), ce que les travailleurs jugent mériter (3,6 %) et ce qu’ils anticipent (1,8 %).

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« Ces chiffres reflètent bien à quel point tout n’est pas clair pour les travailleurs lorsque vient le temps de parler rémunération et augmentation salariale. En ce sens, nous encourageons les organisations à communiquer davantage et à miser sur la transparence, puisque le danger avec de tels écarts est de créer un sentiment d’iniquité chez les travailleurs, ce qui peut entraîner des conséquences négatives telles que la perte de motivation », soutient Manon Poirier, CRHA et directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

Les femmes ont des attentes plus modestes

Les femmes estiment dans l’ensemble avoir droit à des augmentations salariales similaires à celles des hommes, mais elles sont cependant convaincues que les employeurs leur en accorderont moins. Le pourcentage d’augmentation prévu par les femmes est de 1,6 % alors qu’il est de 1,9 % chez les hommes.

Les femmes sont par ailleurs moins enclines à négocier leur augmentation salariale, alors que seulement 21 % d’entre elles affirment en avoir l’habitude contre 35 % chez les hommes, un écart de 14 %.

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« Les attentes inférieures des femmes combinées à leur propension plus faible à négocier leur augmentation salariale pourraient en partie expliquer la persistance des iniquités salariales, et ce, malgré la législation en vigueur depuis maintenant plusieurs années », observe Manon Poirier.

Selon le sondage, les travailleurs qui négocient leur augmentation salariale espèrent obtenir une augmentation plus substantielle que ceux qui ne discutent jamais. Environ 25 % des employés interrogés affirment négocier toujours ou fréquemment leur augmentation salariale annuelle.

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