La grande majorité des baby-boomers canadiens âgés de 45 ans et plus (95 %) pensent que le Canada doit adopter une stratégie nationale sur les soins aux aînés.

C’est ce qu’affirme le rapport annuel national sur les soins de santé de 2014 de l’Association médicale canadienne (AMC).

Quelque 81 % de ces Canadiens se préoccupent de la qualité des soins qu’ils peuvent s’attendre à recevoir à l’avenir, et 78 % s’inquiètent de l’accès à des soins à domicile et de longue durée quand ils seront à la retraite.

« Alors que la génération des baby-boomers regarde vers l’avenir, elle voit clairement que le Canada a absolument besoin d’une stratégie sur les aînés et que les politiciens devraient se pencher sur cet enjeu aux prochaines élections. Personne ne devrait ignorer cet enjeu et mettre ainsi son avenir politique en péril », a dit le président de l’AMC, le Dr Louis Hugo Francescutti.

Neuf répondants sur dix (91 %) ont affirmé qu’une stratégie nationale sur les soins aux aînés améliorerait le système de santé dans son ensemble.

L’AMC constate que les patients âgés pourraient être soignés à domicile ou dans des établissements de soins de longue durée, ce qui réduirait les pénuries chroniques de lits d’hôpitaux, qui augmentent les temps d’attente pour tous les traitements, des services d’urgence aux remplacements de la hanche.

Six répondants sur dix craignent que les installations existantes ne puissent pas répondre aux besoins de la population vieillissante, et huit sur dix craignent de ne pas avoir accès à ces services. Les résultats indiquent également qu’il semble que les Canadiens âgés de 45 à 54 ans se préoccupent plus de la question des soins aux aînés.

Cela peut s’expliquer en partie par le fait que plus du quart (26 %) des répondants plus jeunes prennent soin d’un proche ou d’un ami âgé, et que près des trois quarts de ce groupe (71 %) disent que cela entre en conflit avec leur travail.

En fait, le sondage indique que les personnes âgées de 75 ans et plus sont plutôt confiantes quant à la planification de leurs soins de santé et aux services qui leur seront offerts. Cela établit un contraste frappant avec la population canadienne encore au travail, qui ne manifeste pas une telle confiance.

Couverture des services

Il existe aussi de graves préoccupations quant à la capacité de recevoir des services de santé non financés par les régimes d’assurance-maladie publics, souligne-t-on.

Bien que la majorité (68 %) des personnes âgées aient une assurance complémentaire, seulement la moitié (50 %) disent qu’ils pourraient supporter les dépenses non prises en charge par l’assurance maladie.

Les préoccupations sur l’accès aux services non assurés sont les plus fortes ceux qui n’ont pas encore pris leur retraite (76 %) que chez les retraités (63 %).

Le sondage Ipsos Reid a été mené par appel téléphonique entre le 17 et le 24 juillet auprès de 1 000 Canadiens âgés de 45 ans et plus. Cet échantillon présente une marge d’erreur de plus ou moins 3,1 points de pourcentage, avec un intervalle de confiance de 95 %.

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