Même si le télétravail et les modèles de travail hybrides offrent plusieurs avantages en matière de flexibilité et de conciliation travail-famille, ils comportent également un côté sombre pour les femmes.

Alors qu’elles sont plus friandes de ce modèle d’organisation du travail que les hommes, elles pourraient en payer le prix par un avancement professionnel plus difficile, rapporte Forbes.

Avec les campagnes de vaccination qui progressent partout dans le monde, les bureaux risquent de rouvrir d’ici quelques mois, accueillant les employés épuisés du télétravail à temps plein.

Sauf que si les hommes sont plus nombreux que les femmes à retourner sur leur lieu de travail, il sera vraisemblablement plus facile pour eux de saisir les occasions d’avancement de carrière. Comme ils assument une plus faible proportion des responsabilités familiales, ils seront moins tentés de faire du télétravail que leurs conjointes.

« Cela pourrait faire en sorte que les femmes soient tenues à l’écart de conversations cruciales qui auront lieu sur le lieu de travail, alors qu’elles seront restées à la maison », s’inquiète Sian Beilock, présidente du Barnard College de l’Université Columbia.

Un récent sondage de la firme Envoy a en effet révélé que les femmes seraient plus nombreuses à envisager de changer d’emploi si leur employeur n’offre pas un modèle de travail hybride. Ce résultat suggère que les hommes seront probablement plus souvent au bureau après la pandémie que les femmes.

Vite oubliée à la maison

Les travailleurs qu’on ne voit pas tendent à être rapidement oubliés, affirme Sarah Jackson, professeur à la Cranfield University School of Management. « Les recherches montrent que les projets intéressants sont répartis et confiés aux personnes assises au bureau, explique-t-elle. Ceux qui sont à la maison peuvent être tenus à l’écart des conversations importantes. »

Les employés peu présents au bureau ont également tendance à recevoir moins de reconnaissances de la part de leurs collègues et de leurs supérieurs. En outre, les employés physiquement au bureau ont accès à davantage d’information, ne serait-ce que par le biais des discussions de couloir ou à la machine à café. « Les conversations informelles sur le milieu de travail ont un rôle majeur dans l’avancement professionnel », insiste la professeure.

Certaines études ont également montré que les femmes ont davantage de difficultés à s’exprimer dans les réunions virtuelles que dans les réunions en personne.

Pour réduire les iniquités entre hommes et femmes, les employeurs pourraient par exemple définir des horaires obligatoires pour tous en matière de répartition du travail au bureau et à la maison. N’en reste pas moins que pour avancer dans leur carrière, hommes et femmes devront semblent-ils continuer de se rendre régulièrement au bureau.