Les entreprises canadiennes sont de plus en plus nombreuses à vouloir soutenir leurs employés en ce qui a trait à la santé, mais admettent avoir de la difficulté à voir les liens qui unissent les régimes de soins de santé, le mieux-être, la gestion des maladies chroniques et la productivité des salariés, révèle l’édition 2015 du Sondage Sanofi Canada sur les soins de santé.

Parmi les promoteurs, 72 % souhaitent disposer de meilleurs rapports et évaluations du rendement du capital investi dans les programmes de santé et de mieux-être, alors que 76 % veulent mieux comprendre l’incidence de leur régime d’avantages sociaux sur la santé, la productivité et l’absentéisme.

« Il est encourageant de voir que les promoteurs cherchent à obtenir plus de renseignements dans ces domaines. Cela nous indique qu’ils sont prêts à s’investir davantage, ce qui n’était pas le cas auparavant », déclare Marilee Mark, vice-présidente, développement du marché à la Financière Sun Life et membre du conseil consultatif pour l’édition 2015 du sondage.

Les maladies chroniques sous-estimées

En ce qui concerne les maladies chroniques, le sondage révèle un important décalage entre la perception des promoteurs et la réalité vécue par les employés. En effet, les promoteurs estiment qu’environ un quart de leur effectif est atteint d’une maladie chronique, alors qu’en fait plus de la moitié (56 %) des participants disent souffrir d’un tel problème de santé. « Les employeurs sous-estiment la présence de maladies chroniques dans leurs milieux de travail et l’influence positive qu’ils peuvent avoir sur la santé de leurs employés », affirme David Willows, membre du conseil consultatif et vice-président, Solutions de marché stratégique à Green Shield Canada.

« Nous constatons un écart évident entre ce que proposent les régimes traditionnels et les efforts qui devront être déployés dans les milieux de travail en raison des maladies chroniques. La conception de régimes requiert davantage de stratégie sur le plan de la santé et de la productivité », ajoute Nathalie Laporte, membre du conseil consultatif et vice-présidente, Développement et Commercialisation, Assurance pour les groupes et entreprises chez Desjardins.

Des régimes essentiels pour demeurer concurrentiel

La plupart des promoteurs considèrent les régimes de soins de santé comme une forme de rémunération ou de récompense (39 %), ou comme le prix à payer pour être concurrentiels dans le monde des affaires (26 %). Parallèlement, près d’un tiers (31 %) reconnaissent le lien entre la santé des employés et la santé de l’entreprise, ce qui, selon le conseil consultatif, constitue la bonne approche. « La gestion de la santé est devenue aussi importante que la gestion du renouvellement du personnel, la rémunération concurrentielle, etc. », soutient Serafina Morgia, conseillère principale à Towers Watson.

Il n’est donc pas surprenant d’apprendre que 77 % des participants à un régime affirment qu’ils n’accepteraient pas un emploi n’offrant pas de régime de soins de santé. Les médicaments (94 %), les soins dentaires (soins de base : 92 %; soins majeurs : 83 %) et les soins de la vue (89 %) demeurent les composantes des régimes de soins de santé auxquelles les participants accordent le plus de valeur.

« Les avantages d’avoir un effectif en santé vont bien au-delà de la réduction des coûts. Nous savons que les gens heureux et en santé sont plus satisfaits de leur vie personnelle et plus productifs au travail. C’est tout à fait logique sur le plan des affaires », affirme Jon Fairest, président-directeur général de Sanofi Canada.

Trop de services paramédicaux?

Le sondage constate également que près de la moitié (47 %) des participants à un régime ont soumis au moins une demande de règlement relative à des services paramédicaux au cours de la dernière année, et que ceux-ci ont présenté en moyenne 7,3 demandes. Ce type de demandes occupe le deuxième rang en matière de volume, après les demandes relatives à des médicaments sur ordonnance (9,5 demandes). Ce niveau d’utilisation suggère qu’il pourrait être nécessaire de déterminer l’admissibilité en fonction de critères cliniques plutôt que selon les besoins que les participants estiment avoir.

« Quand on examine les problèmes d’invalidité dans certains milieux de travail et les problèmes liés aux médicaments de spécialité qui peuvent transformer la vie des participants, le coût et l’utilisation de certains services paramédicaux semblent tout simplement illogiques », indique Paula Allen, vice-présidente, groupe Recherche et Solutions intégratives à Morneau Shepell.

Selon les résultats du sondage, la collaboration et la communication de renseignements entre les assureurs, les conseillers en avantages sociaux et les autres intervenants semblent cruciales pour stimuler une telle évolution de l’approche en matière de régimes de soins de santé et de programmes favorisant le mieux-être.

Le Sondage Sanofi Canada sur les soins de santé a été réalisé auprès de 1 504 participants à un régime collectif de soins de santé et 504 promoteurs de partout au pays. Pour en lire davantage, veuillez consulter la prochaine édition du magazine Avantages.

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