Les années de faible croissance économique sont généralement à la source de bien des tensions dans les relations de travail. Et c’est précisément ce qui risque de se produire en 2016, prévoit un rapport du Conference Board du Canada.

« L’incertitude économique grandissante, combinée avec les progrès technologiques et opérationnels des dernières années, ont entravé l’instauration et le maintien de relations stables entre les syndicats et le patronat, et cette situation devrait se poursuivre en 2016 », affirme Lynn Stoudt, vice-présidente, Recherche sur le leadership et les ressources humaines au Conference Board.

Dans le secteur public, les employés devront par exemple composer avec le maintien de politiques d’austérité budgétaire, prévient l’organisme de recherche, qui explique que dans un tel contexte, le renforcement des relations patronales-syndicales sera primordial.

Les augmentations salariales, qui devraient rester modestes pendant encore un an, continueront de représenter le principal point de discorde aux négociations, selon le rapport. La sécurité d’emploi et les prestations de maladie feront également partie des priorités des syndicats, alors que les employeurs seront surtout préoccupés par la compétitivité et la productivité.

Cela dit, la majorité des syndicats et des organisations ouvrières interrogés ont indiqué qu’ils ne prévoyaient pas d’arrêts de travail en 2016.

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L’effet Y

Outre les modestes prévisions de croissance économique, les relations de travail sont grandement influencées par l’évolution du profil démographique. Alors que les baby-boomers commencent à prendre leur retraite, les attentes des jeunes de la génération Y, qui représentent une part grandissante de la main-d’œuvre, gagnent en importance tant chez les représentants syndicaux que patronaux.

Plus exigeants en matière de conciliation travail-famille, les jeunes employés de la génération Y forceront le patronat et les syndicats à accorder une plus grande attention aux horaires et au nombre d’heures de travail durant les négociations, et ce, dans toutes les organisations et tous les secteurs d’activité.

Cette évolution démographique intensifie également les pressions exercées sur les syndicats, qui doivent redoubler d’ardeur pour mobiliser les jeunes travailleurs en vue d’assurer une relève syndicale et la viabilité future de leurs organisations, dans un contexte de diminution des taux de syndicalisation, analyse le Conference Board.

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