La Commission de la santé mentale du Canada a dévoilé sa stratégie pancanadienne, dont le but est d’améliorer la santé mentale des Canadiens. Le dévoilement de cette stratégie coïncide avec la Semaine de la santé mentale.

La Commission affirme que cette stratégie, Changer les orientations, changer les vies : stratégie en matière de santé mentale pour le Canada, est la première stratégie du genre au Canada et qu’elle aura de réels effets sur les Canadiens qui luttent contre la maladie mentale.

« Les troubles mentaux et les maladies mentales nous concernent tous. Ils peuvent toucher n’importe qui : mère, père, enfant, ami ou collègue. Hélas, l’emprise dévastatrice de la stigmatisation relègue dans l’ombre la souffrance et les coûts liés aux troubles mentaux qui ne bénéficient pas des mêmes services et mesures de soutien que d’autres problèmes de santé, soutient Louise Bradley, présidente et directrice générale de la Commission. Grâce à la Stratégie en matière de santé mentale, le Canada établit pour la première fois une vision et des priorités communes qui orienteront les efforts des secteurs public et privé, du secteur de la prestation des services et de tous les Canadiens afin d’améliorer la santé mentale de la population. »

Le rapport de la Commission demande aux gouvernements fédéral et provinciaux de revoir et d’ensuite coordonner leurs services en santé mentale, en y investissant près de 4 milliards de dollars au cours des dix prochaines années. Il faut également que les entreprises réalisent rapidement que les problèmes de santé mentale leur coûtent de l’argent et qu’ils pourraient réduire ces coûts en portant plus d’attention aux problèmes de santé mentale des employés.

Quelques provinces ont déjà mis sur pied des stratégies en matière de santé mentale, mais plusieurs dirigeants du milieu de la santé, ainsi que les critiques de l’opposition croient qu’Ottawa devrait jouer un plus grand rôle en cette matière, notamment en déterminant d’une direction commune et en assurant le financement.

« Quand un Canadien sur cinq souffre d’un trouble mental ou d’une maladie mentale, ce qui nous coûte 50 milliards de dollars par année, nous ne pouvons nous permettre de ne rien faire et d’ignorer le problème, lance la critique libérale en matière de santé, Hedy Fry. Ce gouvernement conservateur doit démontrer une réelle direction quant à ce problème, en trouvant du financement et en implantant des stratégies en matière de santé mentale. »

La ministre de la Santé du Canada, Leona Aglukkaq, était elle aussi présente au dévoilement de la stratégie et a indiqué que le gouvernement fédéral supportera cette stratégie proposée par la Commission.

« Aujourd’hui, nous avons franchi une étape importante, a dit la ministre. Nous possédons dorénavant un document exhaustif, qui est le reflet du dévouement de ceux qui l’ont créé. Cette stratégie est une invitation à nous tous — de tous les différents paliers de gouvernement, du monde des entreprises et du secteur du bénévolat — de trouver des moyens pour que chacun d’entre nous puisse faire une différence. »

La stratégie présente six recommandations en matière de santé mentale :

  1. Promouvoir la santé mentale tout au long de la vie à la maison, en milieu scolaire et au travail et prévenir le plus possible les maladies mentales et le suicide;
  2. Promouvoir le rétablissement et le bien-être et défendre les droits des personnes de tout âge ayant des troubles mentaux ou une maladie mentale;
  3. Donner accès à la bonne combinaison de services, de traitements et de formes de soutien en temps opportun, là où les personnes en ont besoin;
  4. Réduire les inégalités en ce qui a trait aux facteurs de risque et à l’accès aux services en santé mentale et mieux répondre aux besoins des diverses communautés ainsi qu’à ceux des communautés du Nord;
  5. Travailler avec les Premières nations, les Inuits et les Métis pour répondre aux besoins distincts de ces populations en matière de santé mentale et en reconnaissant le caractère unique de leur situation, leurs droits et leur culture;
  6. Mobiliser le leadership direction, améliorer les connaissances et favoriser la collaboration à tous les niveaux.

« Les problèmes de santé mentale et les maladies mentales entraînent des coûts qui dépassent les 50 milliards par an au Canada. Nous avons accompli des progrès, mais beaucoup reste à faire pour améliorer le domaine de la santé mentale au pays — nous sommes encore très loin de l’objectif, explique David Goldbloom, M.D., président du conseil d’administration de la Commission. Nous avons tous un rôle à jouer. Cet appel à l’action s’adresse à tous les gouvernements, aux entreprises, aux organismes, à la communauté, aux pourvoyeurs de services et à toute la population pour qu’ils adhèrent tous aux buts et aux priorités de la stratégie. »