Les Canadiens ne tirent pas pleinement profit des sommes consacrées au système de santé, signale un rapport détaillé publié par Morneau Shepell.

D’après le rapport intitulé Le système de santé canadien : il est temps d’intervenir, le problème découle en majeure partie de la trop grande importance que le système accorde aux soins actifs, au détriment de la prévention

« Nous pourrions réduire grandement la pression exercée sur nos ressources en santé si nous arrivions à freiner la hausse du taux d’obésité, une tendance qui perdure depuis des décennies », affirme Fred Vettese, actuaire en chef chez Morneau Shepell inc. « C’est ici que la prévention doit entrer en jeu. Nous avons également constaté qu’au Canada, le coût des soins de fin de vie est beaucoup plus élevé que dans d’autres pays, en raison principalement des longs délais d’attente. L’évolution du profil démographique du Canada montre que les problèmes ne feront qu’empirer. »

Trouver des solutions pour continuer dans la même veine
Selon le rapport, le Canada a l’un des systèmes de santé les plus onéreux du monde, mais nous n’en avons pas pour notre argent. Si le système ne fait pas l’objet d’une réforme, il faudra inévitablement hausser les impôts, réduire la qualité des soins de santé et cannibaliser les autres services offerts par les gouvernements.

Le rapport indique que le Canada dépense beaucoup plus pour ses aînés que tous les autres pays, à l’exception des États-Unis, mais qu’ils ne sont pas en meilleure santé que les aînés européens ou japonais. Le rationnement des services de santé au Canada est principalement attribuable au coût inhabituel associé aux soins des aînés, et la situation ne s’améliorera probablement pas. Le rapport montre que, d’ici 2031, près de la moitié de nos ressources en santé seront consacrées aux personnes de 75 ans et plus, même si celles-ci ne représenteront qu’un neuvième de la population.

Le scénario le plus probable demeure le statu quo, bien que cette solution n’est pas viable à long terme. Le rapport propose en fin des solutions. D’abord, il propose d’imposer aux utilisateurs un ticket modérateur de 10 $ par consultation qui contribuerait probablement à réduire le nombre de consultations peu justifiées. Ensuite, il recommande d’offrir des crédits santé pourrait sensibiliser les consommateurs aux prix sans limiter l’accès aux services, et permettrait également de réduire l’utilisation inutile. Pratiquer la médecine factuelle permettrait d’orienter les ressources vers les traitements les plus efficaces et d’améliorer l’efficience de façon globale.