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Une nouvelle étude mondiale sur la main-d’œuvre de Towers Watson confirme que la récession a modifié la perception des employés quant à leur travail. Comparativement aux études mondiales antérieures, les résultats pour 2010 indiquent que les Canadiens ne se sentent plus comme des agents libres, mais qu’ils sont maintenant plutôt prêts à s’engager en vue d’épouser une longue carrière auprès d’un ou deux employeurs.

Des résultats surprenants
Huit employés sur 10 souhaitent maintenant s’engager à long terme avec leur employeur. Un peu moins de la moitié d’entre eux (43 %) indiquent qu’ils souhaitent travailler pour une seule entreprise pendant toute leur carrière tandis que 34 % souhaitent travailler au plus pour deux ou trois entreprises.

Les employeurs apprécieront sans doute cette tendance vers la loyauté au travail lorsque la reprise économique se fera bien sentir, mais ils devraient noter que cette préférence ne sera pas à sens unique. En échange, ils s’attendent plutôt à un investissement réciproque de la part de leurs employeurs, plus particulièrement sous forme de possibilités d’apprentissage et de perfectionnement.

«En raison de la récession, bon nombre d’employés ont dû revoir leurs priorités et mettre l’importance sur un engagement à plus long terme envers leur employeur en échange d’une sécurité d’emploi et d’un véritable avancement professionnel», a déclaré Michel Tougas, directeur-conseil de Towers Watson à Montréal. «Les résultats du sondage nous indiquent que les employés recherchent vraiment des occasions d’avancement professionnel et d’apprentissage selon un cheminement de carrière clair».

L’étude démontre que les employés perçoivent les occasions d’avancement professionnel comme la meilleure raison de continuer à travailler pour leur employeur et le deuxième facteur suscitant leur engagement, derrière un leadership inspirant. De plus, les répondants au sondage ont mentionné que le potentiel de croissance au sein d’une entreprise est la quatrième meilleure raison pour se joindre à une organisation, après le salaire, les vacances et les prestations de soins de santé.

Être à l’écoute des employés
La récession a aidé les employés à s’orienter sur ce qu’ils veulent de leurs employeurs et ce qu’ils ont besoin d’obtenir d’eux, 60 % d’entre eux demandant plus de mentorat et 59 % demandant plus de clarté dans la définition de leur cheminement de carrière.

Malheureusement, il semble que les entreprises n’entendent pas ou ne misent pas sur les points d’intérêt ou les besoins des employés. En effet, sseulement 39 % des employés croient que leurs dirigeants sont déterminés à faire progresser les employés et le talent essentiel à la réussite de l’entreprise. Par ailleurs, 49 % des répondants ont mentionné qu’il n’y avait aucune possibilité d’avancement professionnel dans leur rôle actuel et 39 % croient qu’ils devront quitter l’entreprise pour obtenir un travail à un plus haut niveau. Enfin, 55%, ont déclaré être souvent frustrés dans leur rôle actuel.

Richard Bougie, directeur, Développement des affaires, au bureau de Montréal, a mentionné que ces données devraient être un signal d’alarme pour les employeurs qui cherchent à obtenir ce que leur main-d’œuvre peut leur offrir de mieux. «Les employés ont la volonté de s’engager et d’investir personnellement leurs habiletés et leurs connaissances, mais il incombe à leurs employeurs de leur fournir les outils nécessaires et la formation dont ils ont besoin pour être confiants et pour réussir», a-t-il déclaré.

Vieillir ensemble : la sécurité de la retraite à l’avant-plan
L’attitude des répondants par rapport à la retraite vient ajouter un nouvel élément à l’entente d’emploi. L’étude révèle que les avantages de retraite concurrentiels constituent maintenant l’un des cinq éléments les plus attrayants pour le recrutement. De plus, les employés jugent que la possibilité d’un meilleur régime de retraite ailleurs est le deuxième facteur le plus important dans leur décision de quitter une entreprise, après une meilleure rémunération.

La grande majorité des répondants, soit 83 %, conviennent qu’il leur incombe de planifier leur avenir financier. Cependant, 57 % des répondants croient qu’ils n’ont pas les outils nécessaires pour gérer leurs besoins de revenu de retraite.

À ce sujet, M. Bougie mentionne : «Les employés savent qu’ils sont les principaux responsables de leur sécurité financière à la retraite, mais ils ne croient pas avoir les connaissances, la formation et les outils nécessaires pour prendre des décisions judicieuses. Il est certain que l’effet récent du marché boursier sur les REER et les épargnes personnelles justifie leurs préoccupations.»

Les Canadiens souhaitent obtenir plus de soutien de leurs employeurs pour la planification de leur retraite. Soixante-cinq pour cent d’entre eux demandent de recevoir plus régulièrement des communications à propos des programmes de rémunération globale et d’avantages sociaux et 62 % d’entre eux demandent plus de simplicité dans la conception et la gestion de ces programmes.

«Notre recherche indique que les employés aimeraient créer un partenariat avec leurs employeurs pour que chacun dispose des connaissances, des habiletés et de la confiance nécessaire pour gérer efficacement sa carrière et son avenir financier», a déclaré M. Tougas. «Il faut maintenant se demander si les employeurs sont prêts à accepter cette proposition.»